Arcade Fire : prise deux, niveau… zéro
Jusqu'ici tout va bien… Jusqu'ici tout va bien… Jusqu'ici tout va bien… martelait l'un des anti-héros de La Haine, le film de Matthieu Kassovitz.
C'est précisément ce que doivent se dire les fans du groupe Arcade Fire qui n'ont pas encore découvert Neon Bible, le prochain album de leur groupe favori (sortie officielle le 6 mars prochain).
Les autres (qui savent que les moteurs de recherche internet font des miracles) ont certainement les oreilles qui résonnent encore du titre d'un autre film, de Mark Robson, celui-là : Plus dure sera la chute.
Autant la première audition de Funeral nous avait empli de l'indicible sensation d'avoir une pépite sur la platine, autant les écoutes répétées de Neon Bible évoquent à nos oreilles les flatulences de la montagne qui a accouché d'une souris.
Ceux qui auront été aveuglés par l'effet d'appel du groupe, amplifié par le concert de louanges médiatiques, scotomiseront à fond, s'auto-persuadant qu'Arcade Fire est encore le plus grand groupe du monde. Les autres, ceux qui ont des oreilles (et éventuellement un cerveau pour interpréter les signaux sonores), auront bien du mal à se remettre de leur déconvenue.
Pas un morceau de Neon Bible n'arrive ne serait-ce qu'à la cheville de Wake Up ou de Neighbourhood #1, #2, Rebellion Lies ou The Backseat, les cinq merveilles de l'album Funeral.
Texture sonore d'originalité Zéro, rythme bien trop lent pour un groupe qui se prétend branché sur 100 000 V, mélodies globalement inintéressantes,… C'est bien simple, on ne comprend pas comment ceux qui ont enfanté Funeral ont pu nous pondre Neon Bible.
Et on voit mal quel morceau de cet album David Bowie voudrait chanter en duo (ou plutôt en duodéca) avec Arcade Fire. Certains se souviennent de ce Wake Up lyrique, interprété sur scène par le groupe et le génie du rock.
Il est vrai qu'à l'époque, Arcade Fire était encore peu connu du grand public et devait faire ses preuves. Mais il est loin le temps où le groupe se défonçait en première partie de U2. Entre-temps, Arcade Fire a enfilé ses charentaises.
Que Win Butler se prenne pour Elvis Costello et Régine Chassagne pour Jean-Sébastien Bach, grand bien leur fasse. Mais qu'ils ne sortent pas le miroir aux alouettes en laissant entendre que leur nouvel album sera un masterpiece du pop-rock indépendant.
Y a-t-il quelque chose à sauver du naufrage ? Excellente question, merci de l'avoir posée... Entre No Cars Go, qui ressemble à s'y méprendre à un morceau de U2 des plus consensuels (c'est vous dire l'inventivité...), trois machins qui provoquent un triple encéphalogramme plat et deux morceaux où Arcade Fire se répète voire s'auto-parodie, il n'y a guère que la pièce Intervention qui sorte un tant soit peu du lot. Et encore, grâce à l'utilisation de trucs assez peu discrets (ah, ces trois petites notes récurrentes...) ; ce morceau aurait à l'évidence mérité une maturation en studio de quelques semaines supplémentaires.
Band émasculée, devenue objet marketing sacrifié sur l'autel du "groupe culte", Arcade Fire n'est plus que l'ombre de lui-même.
Le groupe en aurait-il pris conscience ? En effet, la série de cinq concerts donnés cette semaine à la salle de la Fédération Ukrainienne, à Montréal, ne comprend qu'une petite minorité de nouveaux morceaux. Après tout, pourquoi prendre des risques, quand on joue sold out et que les places se négocient à 300 $ au marché noir (alors qu'il reste des places à 25 $ au guichet, soigneusement occultées et mises en vente au dernier moment…)?
Tout récemment, dans le quotidien montréalais La Presse, le chroniqueur Alexandre Vigneault donnait les clés pour faire d'une band un groupe culte, en prenant l'exemple de Arcade Fire. Après écoute de leur nouvel opus, cet article s'avère fichtrement bien vu.
Force est de constater, avec amertume, que l'expression s'endormir sur ses lauriers n'aura jamais été aussi adéquatement employée.
Mais je ne voudrais pas vous laisser sur cette fausse note. Je préfère me souvenir de Arcade Fire au temps de sa splendeur (c'est à dire... l'année dernière), dans un de ces moments magiques de l'histoire du rock, à savoir le susmentionné Wake Up, interprété par le groupe autour de David Bowie et sa voie miraculeuse. Si ça ne vous donne pas des frissons, c'est que vous êtes mort...
C'est précisément ce que doivent se dire les fans du groupe Arcade Fire qui n'ont pas encore découvert Neon Bible, le prochain album de leur groupe favori (sortie officielle le 6 mars prochain).
Les autres (qui savent que les moteurs de recherche internet font des miracles) ont certainement les oreilles qui résonnent encore du titre d'un autre film, de Mark Robson, celui-là : Plus dure sera la chute.
Autant la première audition de Funeral nous avait empli de l'indicible sensation d'avoir une pépite sur la platine, autant les écoutes répétées de Neon Bible évoquent à nos oreilles les flatulences de la montagne qui a accouché d'une souris.
Ceux qui auront été aveuglés par l'effet d'appel du groupe, amplifié par le concert de louanges médiatiques, scotomiseront à fond, s'auto-persuadant qu'Arcade Fire est encore le plus grand groupe du monde. Les autres, ceux qui ont des oreilles (et éventuellement un cerveau pour interpréter les signaux sonores), auront bien du mal à se remettre de leur déconvenue.
Pas un morceau de Neon Bible n'arrive ne serait-ce qu'à la cheville de Wake Up ou de Neighbourhood #1, #2, Rebellion Lies ou The Backseat, les cinq merveilles de l'album Funeral.
Texture sonore d'originalité Zéro, rythme bien trop lent pour un groupe qui se prétend branché sur 100 000 V, mélodies globalement inintéressantes,… C'est bien simple, on ne comprend pas comment ceux qui ont enfanté Funeral ont pu nous pondre Neon Bible.
Et on voit mal quel morceau de cet album David Bowie voudrait chanter en duo (ou plutôt en duodéca) avec Arcade Fire. Certains se souviennent de ce Wake Up lyrique, interprété sur scène par le groupe et le génie du rock.
Il est vrai qu'à l'époque, Arcade Fire était encore peu connu du grand public et devait faire ses preuves. Mais il est loin le temps où le groupe se défonçait en première partie de U2. Entre-temps, Arcade Fire a enfilé ses charentaises.
Que Win Butler se prenne pour Elvis Costello et Régine Chassagne pour Jean-Sébastien Bach, grand bien leur fasse. Mais qu'ils ne sortent pas le miroir aux alouettes en laissant entendre que leur nouvel album sera un masterpiece du pop-rock indépendant.
Y a-t-il quelque chose à sauver du naufrage ? Excellente question, merci de l'avoir posée... Entre No Cars Go, qui ressemble à s'y méprendre à un morceau de U2 des plus consensuels (c'est vous dire l'inventivité...), trois machins qui provoquent un triple encéphalogramme plat et deux morceaux où Arcade Fire se répète voire s'auto-parodie, il n'y a guère que la pièce Intervention qui sorte un tant soit peu du lot. Et encore, grâce à l'utilisation de trucs assez peu discrets (ah, ces trois petites notes récurrentes...) ; ce morceau aurait à l'évidence mérité une maturation en studio de quelques semaines supplémentaires.
Band émasculée, devenue objet marketing sacrifié sur l'autel du "groupe culte", Arcade Fire n'est plus que l'ombre de lui-même.
Le groupe en aurait-il pris conscience ? En effet, la série de cinq concerts donnés cette semaine à la salle de la Fédération Ukrainienne, à Montréal, ne comprend qu'une petite minorité de nouveaux morceaux. Après tout, pourquoi prendre des risques, quand on joue sold out et que les places se négocient à 300 $ au marché noir (alors qu'il reste des places à 25 $ au guichet, soigneusement occultées et mises en vente au dernier moment…)?
Tout récemment, dans le quotidien montréalais La Presse, le chroniqueur Alexandre Vigneault donnait les clés pour faire d'une band un groupe culte, en prenant l'exemple de Arcade Fire. Après écoute de leur nouvel opus, cet article s'avère fichtrement bien vu.
Force est de constater, avec amertume, que l'expression s'endormir sur ses lauriers n'aura jamais été aussi adéquatement employée.
Mais je ne voudrais pas vous laisser sur cette fausse note. Je préfère me souvenir de Arcade Fire au temps de sa splendeur (c'est à dire... l'année dernière), dans un de ces moments magiques de l'histoire du rock, à savoir le susmentionné Wake Up, interprété par le groupe autour de David Bowie et sa voie miraculeuse. Si ça ne vous donne pas des frissons, c'est que vous êtes mort...
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