Les impensées de Pascal
Il y a quelques mois, j’ai entamé sur ce blogue une discussion, par commentaires interposés, avec un dénommé Pascal. Nos échanges (ici et là) portaient sur les sectes et le droit. Les premières interventions de mon interlocuteur, bien que relevant souvent du coupage de cheveux en 64, avaient le mérite de la candeur du non-juriste désireux de pousser la réflexion dans une matière qu'il ne maîtrise pas.
Au fil des commentaires, son argumentation a commencé à tourner en rond. Après un silence de plusieurs mois, je pensais qu’il avait compris la vanité de sa position et la légitimité de la mienne.
Mais non. Le voilà qui sort de son mutisme pour me servir deux commentaires successifs étonnants. Tranchant avec le ton interrogatif de ses précédents messages, ledit Pascal se lance dans une critique ouverte de ma prose. À l’évidence, malgré mes explications répétées et malgré ses précédentes réponses qui montraient qu’il avait saisi mes explications, il se livre aujourd’hui à une véritable volte-face et fait mine de n’avoir rien compris. Dans ces ultimes commentaires, il me prête ainsi des propos ridicules qu’il se fait une joie de décrier. Du genre : « Mais enfin, M. Palisson, comment pouvez-vous affirmer que 2+2=5 ? C’est absurde !» Précisément, c’est absurde. Mais ce qui est encore plus absurde, c’est que je lui ai expliqué plusieurs fois auparavant que 2+2=4 !
Quelles sont donc les véritables motivations de Pascal ? Essayer d’avoir le dernier mot sur un sujet qui lui échappe ? Possible. Pascal fait-il partie de ceux que d’aucuns qualifient de pro-sectes (ou d’apologistes des sectes). Peut-être. Par ailleurs, la mauvaise foi grandissante de ses commentaires m’oriente vers l'hypothèse suivante : Pascal ne chercherait-il pas à me provoquer, à me pousser à exprimer par écrit des propos diffamatoires que d’autres se feraient une joie d’exploiter au plan judiciaire ?
Gageons que ce billet convaincra mon mystérieux correspondant de sortir d’un bien confortable anonymat, ou qu’il le ramènera au mode d’expression qui lui sied finalement le mieux en la matière : le silence.
Voici donc ma réponse à ses derniers commentaires.
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Bonjour, Pascal.
Vos deux derniers commentaires m’ont quelque peu surpris. Quel spectaculaire revirement ! Ce qui relevait au départ de la participation à une discussion a pris clairement la forme d’un monologue. Votre plaidoyer pro-sectaire ressasse largement des arguments éculés sur la conspiration gouvernementale contre les sectes. Par chance, vous avez eu le temps de fourbir d’autres armes : quel meilleur outil que la rhétorique pour faire dire à un texte le contraire de ce qu’il signifie.
Passons en revue, si vous le voulez bien, vos étonnants arguments :
1- Vous commencez fort en me ressortant le postulat éculé de la secte que l'on vilipende pour escroquerie, alors que des multinationales font de même en matière commerciale. Vous sous-entendez par là qu'il est aberrant que je prône de poursuivre pénalement les sectes, mais pas les sociétés aux pratiques commerciales douteuses. Sauf que :
2- Je ne fais pas qu’affirmer ce que je reproche à l'Église de scientologie ; je le démontre (730 pages disponibles en intégralité sur Internet), il n’y a qu’à lire. Maintenant, si ma thèse de doctorat ne prouve rien à vos yeux, il va falloir m’expliquer pourquoi la Scientologie ne m’a jamais attaqué en diffamation, tandis que, dans le même temps, elle tentait d’obtenir, par la petite porte, l’annulation de mon diplôme auprès du Ministre de l’Éducation en personne (excusez du peu). Voir ici
Par la suite, vous déformez magnifiquement mes propos. Je ne reconnais pas, je n’affirme pas qu’il n’existe qu’ une secte nocive (en l’occurrence l'Église de Scientologie) sous prétexte que seule ma thèse aborde le sujet sous cet angle. Je sais que ce concept s’applique à d’autres groupes. Pour ces autres mouvements, je l’affirme et ne le démontre pas. Mais je n’ai pas le loisir d’écrire une thèse de doctorat en droit criminel tous les quatre matins. Le pouvez-vous ? C’est bien pour cela que j’invite les doctorants en droit à s’intéresser à la question. Il y a de quoi faire…
Si l’on suit votre raisonnement, avant ma thèse, il n’y avait aucun exemple fondé de secte nocive. C’était donc la preuve qu’il n’existait aucune secte nocive ! Mais après la publication de ma thèse en 2002, alors là, soudainement, il en existait une. Oui, mais bon, comme c’est le seul exemple du genre, eh bien, cela veut dire qu’il n’existe qu’une seule secte nocive. Et cela reste l’exception. Donc il n’y a pas de phénomène sectaire, donc ce n’est pas la peine de s’y intéresser.
Et quand un autre juriste démontrera la nocivité d’une autre organisation sectaire, alors, on dira qu’il en existe deux. Mais cela restera encore l’exception. Donc il n’y aura toujours pas de phénomène sectaire, donc ce ne sera toujours pas la peine de s’y intéresser. Etc. jusqu’à ce que 50 juristes en arrivent aux mêmes conclusions concernant autant de sectes nocives.
En mathématiques, on dit qu’un théorème est faux dès lors qu’il ne se vérifie pas dans au moins une hypothèse. De ce point de vue, le théorème de l'innocuité des sectes a priori en prend un sacré coup.
3- Vous remettez sur le tapis ma distinction groupes sectaires / autres groupes en laissant entendre que je souhaite en faire une distinction légale. Or, je vous ai déjà expliqué 2 fois qu’il s’agissait d’une distinction juridique et surtout pas légale. Je vous ai déjà dit 2 fois qu’ériger une telle distinction au plan légal constitue une grave erreur. Et je vous ai expliqué 2 fois la différence entre définition légale et définition juridique.
N’avez-vous vraiment toujours pas compris ?! Comment faut-il vous le dire ?
4- Vous affirmez de manière on ne peut plus péremptoire que j’emprunte ma notion de secte nocive à l’UNADFI. C’est doublement faux :
5- Vous évoquez la liste noire des 172 sectes du rapport parlementaire de 1996 en affirmant qu’elle a été établie sous la dictée de l’UNADFI. Primo, vous affirmez sans rien prouver. Cela était risqué car, secundo, votre affirmation est fausse. En effet, le rapport parlementaire lui-même déclare explicitement que cette liste provient des travaux de la DCRG.
Bien sûr, vous allez me rétorquer que, en fait, le groupe "Sectes" à la DCRG écrit sous la dictée de l’UNADFI. Ben voyons donc ! Ah Pascal, un scoop pour vous, tant qu’on y est : le juge anti-terroriste Bruguière menait ses enquêtes sous la férule de l’association SOS Attentats ! Dingue, non ? Voilà du grain à moudre pour une autre bande de négationnistes de ma connaissance.
6- Votre plaidoyer sur le chômage, en tant que phénomène de société autrement plus inquiétant que la question des sectes, est proprement hallucinant. Si je m'en tiens à votre raisonnement, je pourrais affirmer que le réchauffement climatique est un phénomène plus inquiétant que les conditions de travail dans l’industrie agro-alimentaire. En conséquence, le gouvernement n’aurait pas à se préoccuper de ces dernières !
Comparez donc ce qui est comparable ! Le chômage est un problème économique. Les sectes nocives constituent un problème juridique. Vous comptez résoudre le chômage à coups de commissions rogatoires, de perquisitions et de détention provisoire ?
Vous dites ensuite ne connaître personne dans une secte ; en revanche vous connaissez plusieurs personnes au chômage. Donc, le chômage c’est grave, mais pas le phénomène sectaire. 2 remarques s'imposent :
7- Vous me reprochez d’appeler les pouvoirs publics à donner priorité au phénomène des sectes, au détriment de celui du terrorisme. Pour enfoncer le clou, vous ajouter un indigné et magistral « C’est bien ce que vous dites ?». Et non, ce n’est pas ce que je dis. Mais où avez-vous lu ça ? Votre affirmation est tout simplement mensongère. Comment pouvez-vous oser me prêter de pareils propos ? Vous me prenez donc pour un sombre crétin ? Ou peut-être souhaitez-vous que d'autres lecteurs le croient…
8- Vous vous livrez ensuite à une diatribe sur ma définition de la secte nocive en fonction des adjectifs qualificatifs utilisés. La méthode est tout simplement risible. Je résume : mis à part le côté spirituel, religieux ou philosophique, une secte est une organisation comme les autres.
Oui, bravo ! Impressionnant ! Et une boisson alcoolisée, mis à part l’alcool, c’est une boisson comme les autres. Pourquoi interdire les boissons alcoolisés au volant ? C'est sans nul doute une conspiration de Coca-Cola contre Pernod-Ricard et Johnny Walker ! De même, une organisation mafieuse, mis à part son côté mafieux, c’est une organisation comme les autres. Alors pourquoi le droit devrait-il s’intéresser particulièrement aux organisations mafieuses ? C’est discriminatoire !
Vous écrivez ensuite : « Dans ce sens, ETA et Action Directe, notamment, pourraient être considérées comme étant des "sectes", n’est-il pas vrai ?» Eh bien non, il n’est pas vrai.
Juste une question, en passant : en grammaire, à quoi servent les adjectifs qualificatifs ? Uniquement à embrouiller l’esprit des écoliers, j’imagine…
9- Vous citez ensuite le cas de l’Instinctothérapie, prétendant que ma définition de la secte nocive ne s’y applique pas car le groupement de Guy-Claude Burger ne serait ni religieux, ni spirituel. Et vous citez à l’appui de vos dires une déclaration de Xavier-Martin Dupont, spécialiste et critique de l’organisation de Raël, avec qui je devrais donc forcément être d’accord. Cette analyse simpliste appelle trois remarques :
En conclusion, je suis fort déçu que vous fassiez étalage d’une telle malhonnêteté intellectuelle. Avez-vous une raison particulière d’agir ainsi ? Quelque chose dans votre orientation m’aurait-il échappé ? À ma décharge, je dois invoquer le fait que j’ignore tout de vous, si ce n’est un prénom (ou devrais-je dire un pseudonyme ?). Mais il est vrai que l’anonymat est un état tellement agréable pour qui veut fallacieusement critiquer autrui. Vous auriez tort de vous en priver.
Au fil des commentaires, son argumentation a commencé à tourner en rond. Après un silence de plusieurs mois, je pensais qu’il avait compris la vanité de sa position et la légitimité de la mienne.
Mais non. Le voilà qui sort de son mutisme pour me servir deux commentaires successifs étonnants. Tranchant avec le ton interrogatif de ses précédents messages, ledit Pascal se lance dans une critique ouverte de ma prose. À l’évidence, malgré mes explications répétées et malgré ses précédentes réponses qui montraient qu’il avait saisi mes explications, il se livre aujourd’hui à une véritable volte-face et fait mine de n’avoir rien compris. Dans ces ultimes commentaires, il me prête ainsi des propos ridicules qu’il se fait une joie de décrier. Du genre : « Mais enfin, M. Palisson, comment pouvez-vous affirmer que 2+2=5 ? C’est absurde !» Précisément, c’est absurde. Mais ce qui est encore plus absurde, c’est que je lui ai expliqué plusieurs fois auparavant que 2+2=4 !
Quelles sont donc les véritables motivations de Pascal ? Essayer d’avoir le dernier mot sur un sujet qui lui échappe ? Possible. Pascal fait-il partie de ceux que d’aucuns qualifient de pro-sectes (ou d’apologistes des sectes). Peut-être. Par ailleurs, la mauvaise foi grandissante de ses commentaires m’oriente vers l'hypothèse suivante : Pascal ne chercherait-il pas à me provoquer, à me pousser à exprimer par écrit des propos diffamatoires que d’autres se feraient une joie d’exploiter au plan judiciaire ?
Gageons que ce billet convaincra mon mystérieux correspondant de sortir d’un bien confortable anonymat, ou qu’il le ramènera au mode d’expression qui lui sied finalement le mieux en la matière : le silence.
Voici donc ma réponse à ses derniers commentaires.
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L’homme la pampa, parfois rude, reste toujours courtois. Mais l’honnêteté m’oblige à te dire que ton Antoine commence à me les briser menu !
Michel Audiard, Les Tontons Flingueurs
Jusque-là, j'avais été gentil, mais maintenant ça y est, j'ai les abeilles…
Coluche, La bagarre
Bonjour, Pascal.
Vos deux derniers commentaires m’ont quelque peu surpris. Quel spectaculaire revirement ! Ce qui relevait au départ de la participation à une discussion a pris clairement la forme d’un monologue. Votre plaidoyer pro-sectaire ressasse largement des arguments éculés sur la conspiration gouvernementale contre les sectes. Par chance, vous avez eu le temps de fourbir d’autres armes : quel meilleur outil que la rhétorique pour faire dire à un texte le contraire de ce qu’il signifie.
Passons en revue, si vous le voulez bien, vos étonnants arguments :
1- Vous commencez fort en me ressortant le postulat éculé de la secte que l'on vilipende pour escroquerie, alors que des multinationales font de même en matière commerciale. Vous sous-entendez par là qu'il est aberrant que je prône de poursuivre pénalement les sectes, mais pas les sociétés aux pratiques commerciales douteuses. Sauf que :
- de la part d'un criminaliste, ce genre de prise de position serait proprement stupide;
- nulle part, je n'appelle à l'impunité de ces sociétés. Pour la simple et bonne raison que je n'en parle pas! Si on pousse plus loin le raisonnement que vous me prêtez, je serais favorable à l'impunité des yakuzas, puisque je n'en parle pas dans ma thèse sur… l'Église de scientologie… Quelque part, j'ai dû rater une marche…
2- Je ne fais pas qu’affirmer ce que je reproche à l'Église de scientologie ; je le démontre (730 pages disponibles en intégralité sur Internet), il n’y a qu’à lire. Maintenant, si ma thèse de doctorat ne prouve rien à vos yeux, il va falloir m’expliquer pourquoi la Scientologie ne m’a jamais attaqué en diffamation, tandis que, dans le même temps, elle tentait d’obtenir, par la petite porte, l’annulation de mon diplôme auprès du Ministre de l’Éducation en personne (excusez du peu). Voir ici
Par la suite, vous déformez magnifiquement mes propos. Je ne reconnais pas, je n’affirme pas qu’il n’existe qu’ une secte nocive (en l’occurrence l'Église de Scientologie) sous prétexte que seule ma thèse aborde le sujet sous cet angle. Je sais que ce concept s’applique à d’autres groupes. Pour ces autres mouvements, je l’affirme et ne le démontre pas. Mais je n’ai pas le loisir d’écrire une thèse de doctorat en droit criminel tous les quatre matins. Le pouvez-vous ? C’est bien pour cela que j’invite les doctorants en droit à s’intéresser à la question. Il y a de quoi faire…
Si l’on suit votre raisonnement, avant ma thèse, il n’y avait aucun exemple fondé de secte nocive. C’était donc la preuve qu’il n’existait aucune secte nocive ! Mais après la publication de ma thèse en 2002, alors là, soudainement, il en existait une. Oui, mais bon, comme c’est le seul exemple du genre, eh bien, cela veut dire qu’il n’existe qu’une seule secte nocive. Et cela reste l’exception. Donc il n’y a pas de phénomène sectaire, donc ce n’est pas la peine de s’y intéresser.
Et quand un autre juriste démontrera la nocivité d’une autre organisation sectaire, alors, on dira qu’il en existe deux. Mais cela restera encore l’exception. Donc il n’y aura toujours pas de phénomène sectaire, donc ce ne sera toujours pas la peine de s’y intéresser. Etc. jusqu’à ce que 50 juristes en arrivent aux mêmes conclusions concernant autant de sectes nocives.
En mathématiques, on dit qu’un théorème est faux dès lors qu’il ne se vérifie pas dans au moins une hypothèse. De ce point de vue, le théorème de l'innocuité des sectes a priori en prend un sacré coup.
3- Vous remettez sur le tapis ma distinction groupes sectaires / autres groupes en laissant entendre que je souhaite en faire une distinction légale. Or, je vous ai déjà expliqué 2 fois qu’il s’agissait d’une distinction juridique et surtout pas légale. Je vous ai déjà dit 2 fois qu’ériger une telle distinction au plan légal constitue une grave erreur. Et je vous ai expliqué 2 fois la différence entre définition légale et définition juridique.
N’avez-vous vraiment toujours pas compris ?! Comment faut-il vous le dire ?
4- Vous affirmez de manière on ne peut plus péremptoire que j’emprunte ma notion de secte nocive à l’UNADFI. C’est doublement faux :
- Contrairement à l’UNADFI, je distingue la secte de la secte nocive . Où avez-vous vu, dans les écrits de l’association – antérieurement à ma thèse –, le concept de secte nocive ?
- Avez-vous déjà lu la définition de la secte selon l’UNADFI (et non l’UNADEFI, comme vous persistez à l’écrire) ? L'association définit la secte comme une organisation qui pratique « la manipulation mentale, une triple destruction [de la personne, de la famille, de la société] et d'une triple escroquerie [intellectuelle, morale, financière] ». Je définis la secte nocive comme une « personne morale à but philosophique, spirituel ou religieux dont les organes ou les représentants commettent, pour son compte, des infractions pénales en tant qu’auteur ou complice ». Les ressemblances entre les deux définitions ne me sautent pas aux yeux. Mais ce doit être un symptôme de l’aveuglement du juriste à la recherche de son objectivité perdue…
5- Vous évoquez la liste noire des 172 sectes du rapport parlementaire de 1996 en affirmant qu’elle a été établie sous la dictée de l’UNADFI. Primo, vous affirmez sans rien prouver. Cela était risqué car, secundo, votre affirmation est fausse. En effet, le rapport parlementaire lui-même déclare explicitement que cette liste provient des travaux de la DCRG.
Bien sûr, vous allez me rétorquer que, en fait, le groupe "Sectes" à la DCRG écrit sous la dictée de l’UNADFI. Ben voyons donc ! Ah Pascal, un scoop pour vous, tant qu’on y est : le juge anti-terroriste Bruguière menait ses enquêtes sous la férule de l’association SOS Attentats ! Dingue, non ? Voilà du grain à moudre pour une autre bande de négationnistes de ma connaissance.
6- Votre plaidoyer sur le chômage, en tant que phénomène de société autrement plus inquiétant que la question des sectes, est proprement hallucinant. Si je m'en tiens à votre raisonnement, je pourrais affirmer que le réchauffement climatique est un phénomène plus inquiétant que les conditions de travail dans l’industrie agro-alimentaire. En conséquence, le gouvernement n’aurait pas à se préoccuper de ces dernières !
Comparez donc ce qui est comparable ! Le chômage est un problème économique. Les sectes nocives constituent un problème juridique. Vous comptez résoudre le chômage à coups de commissions rogatoires, de perquisitions et de détention provisoire ?
Vous dites ensuite ne connaître personne dans une secte ; en revanche vous connaissez plusieurs personnes au chômage. Donc, le chômage c’est grave, mais pas le phénomène sectaire. 2 remarques s'imposent :
- c’est quoi pour vous une secte ? Définissez clairement le terme, et ensuite seulement vous pourrez déterminer si oui ou non, vous connaissez des adeptes de telles organisations. Les scientologues non plus ne connaissent personne qui soit dans une secte…
- Quelle impressionnante objectivité ! Une rigueur scientifique digne de vos amis sociologues des religions, fervents adeptes de l’observation participative . Dans le même registre pata-sociologique, je connais personnellement un grand nombre de victimes des sectes. Mais je ne connais personne ayant fait euthanasier son chat au cours des deux dernières années. En conséquence, je peux scientifiquement en conclure que, depuis deux ans, l’euthanasie des animaux domestiques n’est pas une réalité sociologique digne d’intérêt.
7- Vous me reprochez d’appeler les pouvoirs publics à donner priorité au phénomène des sectes, au détriment de celui du terrorisme. Pour enfoncer le clou, vous ajouter un indigné et magistral « C’est bien ce que vous dites ?». Et non, ce n’est pas ce que je dis. Mais où avez-vous lu ça ? Votre affirmation est tout simplement mensongère. Comment pouvez-vous oser me prêter de pareils propos ? Vous me prenez donc pour un sombre crétin ? Ou peut-être souhaitez-vous que d'autres lecteurs le croient…
8- Vous vous livrez ensuite à une diatribe sur ma définition de la secte nocive en fonction des adjectifs qualificatifs utilisés. La méthode est tout simplement risible. Je résume : mis à part le côté spirituel, religieux ou philosophique, une secte est une organisation comme les autres.
Oui, bravo ! Impressionnant ! Et une boisson alcoolisée, mis à part l’alcool, c’est une boisson comme les autres. Pourquoi interdire les boissons alcoolisés au volant ? C'est sans nul doute une conspiration de Coca-Cola contre Pernod-Ricard et Johnny Walker ! De même, une organisation mafieuse, mis à part son côté mafieux, c’est une organisation comme les autres. Alors pourquoi le droit devrait-il s’intéresser particulièrement aux organisations mafieuses ? C’est discriminatoire !
Vous écrivez ensuite : « Dans ce sens, ETA et Action Directe, notamment, pourraient être considérées comme étant des "sectes", n’est-il pas vrai ?» Eh bien non, il n’est pas vrai.
Juste une question, en passant : en grammaire, à quoi servent les adjectifs qualificatifs ? Uniquement à embrouiller l’esprit des écoliers, j’imagine…
9- Vous citez ensuite le cas de l’Instinctothérapie, prétendant que ma définition de la secte nocive ne s’y applique pas car le groupement de Guy-Claude Burger ne serait ni religieux, ni spirituel. Et vous citez à l’appui de vos dires une déclaration de Xavier-Martin Dupont, spécialiste et critique de l’organisation de Raël, avec qui je devrais donc forcément être d’accord. Cette analyse simpliste appelle trois remarques :
- mes conceptions juridiques en matière sectaire sont bien loin de faire l’unanimité parmi ceux qui estiment nécessaire la lutte contre les sectes. Pourquoi devrais-je en ce cas adhérer systématiquement aux dires de l’un d’eux ?
- Dans les paragraphes précédents, vous estimez que ma définition de la secte nocive est trop large et pourrait s'appliquer à n'importe quelle organisation. Mais soudain, elle vous apparaît trop restrictive et ne viserait pas l'Instinctothérapie ! Il va falloir vous décider…
- Vous rappelez que ma définition de la secte nocive fait appel au caractère religieux, spirituel ou philosophique d’une organisation. Et soudain, vous ne parlez plus que du religieux et du spirituel, oubliant au passage le philosophique. Votre omission est regrettable, car il est absolument indéniable, au vu des documents internes de l’Instinctothérapie, que de nombreuses pratiques au sein de ce mouvement obéissent à des objectifs philosophiques (voire spirituels) en effet, Guy-Claude Burger définit l'Instinctothérapie comme un « art de vivre [qui] renonce à tricher avec les lois de la nature» [et qui appelle à] prendre conscience de l'absurdité - biologique et spirituelle - de tout artifice recherchant le plaisir en dehors de l'obéissance aux lois premières ».
Ma définition de la secte nocive n'est donc pas aussi limitée que vous l'affirmez. Vous pensez sans doute que je l'ai écrite d'une traite, en trente secondes, sur le coin d'une nappe en papier, dans une bruyante et enfumée brasserie de Saint-Germain-des-Prés ?
En conclusion, je suis fort déçu que vous fassiez étalage d’une telle malhonnêteté intellectuelle. Avez-vous une raison particulière d’agir ainsi ? Quelque chose dans votre orientation m’aurait-il échappé ? À ma décharge, je dois invoquer le fait que j’ignore tout de vous, si ce n’est un prénom (ou devrais-je dire un pseudonyme ?). Mais il est vrai que l’anonymat est un état tellement agréable pour qui veut fallacieusement critiquer autrui. Vous auriez tort de vous en priver.
Libellés : sectes
4 Comments:
Surprenant message. Une bonne surprise en vérité, laquelle demande réponse. Je pensais que vous aviez connaissance de mon humble blog, dans lequel je me révèle, sans "mystère". Ma fiche personnelle n'est pas terminée, elle va évoluer, mais vous y trouverez déjà certaines réponses aux questions que peut-être vous vous posez. Vous aurez même droit à deux photos de moi si cela vous intéresse. C'est amusant, mais j'y dis justement que je ne me pose ni en "anti" ni en "pro" sectes, et que mon intérêt sur la question n'est que "conjoncturel". Ce que je ne maîtrise pas? Les arcanes du droit? Certes. Le sujet des "sectes"? Ni plus ni moins que vous si vous me le permettez, dès lors que ce mot est un mot fourre-tout où chacun peut bien y apporter ce que bon lui semble, comme vous le faites d'ailleurs très bien. Est-ce « couper les cheveux en 64 » que de se demander comment une personne qui affirme ne connaître que la Scientologie et n'avoir à sa disposition, comme matériel solide, que son propre travail (certainement remarquable) sur ladite "église", comment une telle personne, disais-je, arrive néanmoins à la conclusion qu'il existe un véritable "phénomène sectaire" de tendance "scientologiste" et de grande ampleur, et qui demande que l'on se dote sans tarder d’une définition claire de la « secte » ? Est-ce faire preuve de finasserie que de s'interroger sur la définition que vous donnez de la "secte nocive" en relevant que la composante "religieuse, spirituelle ou philosophique" que vous réservez aux "sectes" est récusée par l'unadefi, association "anti-sectes" numéro un en France et à laquelle vous empruntez l'ensemble du vocabulaire et des visées, hormis précisément l'idée qu'une « secte » soit par définition une organisation qui se réclame des hautes sphères de la pensée et de l'immatériel? Est-ce illégitime que de se demander pour quelle raison la puissance publique d'un état laïc devrait se donner, parmi ses priorités, la lutte contre les "sectes", c'est-à-dire, on y revient, la lutte contre des organisations dont la seule spécificité serait, et parmi celles qui sont à l’origine d’actes délictueux, qu'elles se veulent préoccupées de "spiritualité" et de "philosophie"? Excusez-moi, mais si vous avez déjà répondu à ces questions ici même, je m'en excuse, et serais heureux que vous me disiez où.
Je parlais tantôt de "visées". Celles que vous me prêtez sont un peu, comment dire, exagérées (je voulais dire délirantes, mais le mot pourrait vexer). Je ne cherche nullement à vous instrumentaliser de quelque façon que ce soit, croyez-le bien. Me suis-je montré impoli à votre endroit? Là aussi, il faudrait m'indiquer les mots qui vous ont blessé. Mais comme disait l'autre, mêmes les paranoïaques peuvent avoir des ennemis. Là-dessus, je vous rejoins entièrement. J'espère avoir très bientôt à nouveau l'occasion d'échanger amicalement avec vous.
By Anonyme, at 1:37 PM
Bonjour Pascal,
Vous pensiez que j'avais connaissance de votre blogue et de votre identité ? Et comment l'aurais-je pu ? Si, il y a un an, je vous avais envoyé un commentaire sur votre blogue en vous disant, « Salut, je m'appelle Arnaud !», nul doute que vous m'auriez identifié dans la seconde !!! Vous ne m'avez jamais indiqué votre nom, ni même l'URL de votre blogue. Et il a fallu que je vous titille pour que vous me le livriez enfin dans votre dernier commentaire. Ça valait le coup de passer pour un paranoïaque délirant : j'en ai appris plus avec une petite phrase assassine qu'avec de longs discours :-)
Vous prétendez ensuite que je ne connais que la Scientologie et que je n'en sais pas plus que vous sur le phénomène sectaire. Je suis étonné que vous n'ayez pas fait vos devoirs. Allez, je vous donne un indice :
http://www.dailymotion.com/video/
x1oo1r_sarkozy-jouetil-avec-le-feu
Soit dit en passant, je ne connais pas non plus l'identité de celui qui a mis cette video en ligne (le seul Kubiac que je connaisse est le grand costaud de la série Parker Lewis). A-t-il un blogue ? Y a-t-il des photos de lui dessus ? Je ne saurais vous dire…
Par ailleurs, vous persistez à prétendre faussement que j'emprunte à l'UNADFI l'ensemble de son vocabulaire et de ses visées. Tout en reconnaissant que seule ma définition de la secte s'en distingue. Oh, c'est pas grand-chose, c'est juste le paradigme qui diffère !
De même, vous continuez à me reprocher fallacieusement de souhaiter que les pouvoirs publics fassent de la lutte anti-sectes une priorité. Mais je n'ai jamais dit ça! Votre scotomisation en la matière vient de votre idée préconçue, énoncée sur votre blogue, selon laquelle faire de la lutte anti-sectes une priorité est une aberration. Donc, selon vous, toute personne qui s'en prend à une secte est forcément un abruti qui pense qu'il faut faire de la lutte anti-sectes une priorité.
Je suis bien d'accord avec Sarkozy lorsque, dans la vidéo précitée, il dit que sa priorité, ce sont les violeurs, les voyous, les braqueurs, les terroristes,… Mais ce n'est pas pour autant qu'il faut arrêter de poursuivre les voleurs de voiture et les escrocs ! Le phénomène existe. Il est certes objectivement moins grave que d'autres, mais il existe.
Tout votre raisonnement repose sur le fait que si un phénomène est moins grave qu'un autre, il ne doit pas être priorisé. Wouah, Big Deal ! Eh, vous savez quoi ? Dans le genre, on a aussi, "l'alcool, ça saoule" et "la mort, ça tue".
Comme j'ai écrit une thèse de doctorat sur la Scientologie, forcément, je dois penser que c'est le sujet le plus important au monde. Et donc qu'il faut prioriser la lutte contre les sectes. Or, il se trouve que j'ai aussi écrit un e-book de plus de 400 pages sur Steven Spielberg. Donc, ce doit être pour moi le sujet le plus important au monde et donc il faut le prioriser aussi ! Mais le prioriser sur quoi ?
De plus, vous critiquez la position des certains anti-sectes sans apparemment vous être rendu compte que je condamne ces mêmes positions (voir sur ce blogue mes billets sur l'affaire Getliffe, sur la descente de la commission parlementaire chez Tabitha's Place et sur Jean-Pierre Brard). Pour vous, peu importe. Je m'en prend (légitimement) à une secte, donc vous me mettez dans le même panier que ces anti-sectes qui professent des idées proprement ridicules.
Je condamne les principales dispositions de la loi du 12 juin 2001 sur les sectes ? Peu importe, même panier.
Je propose une définition de la secte qui soit moins stupide que celle utilisée par le tout-venant ? Peu importe, même panier.
Je démontre la dangerosité d'une secte de façon juridique et fondée? Peu importe, même panier.
Ce n'est donc pas la bonne foi qui étouffe vos derniers commentaires, où l'aveuglement volontaire le dispute à la perte chronique de mémoire.
Ainsi, vous écrivez : « Si vous avez déjà répondu à ces questions ici même, je m'en excuse, et serais heureux que vous me disiez où.»
Qu'à cela ne tienne ! Relisez donc mes commentaires suite à vos questions concernant mon billet sur Tabitha's Place :
https://www.blogger.com/comment.g?blogID=
34177783&postID=5440081947748827287
Vous seriez d'ailleurs bien inspiré de relire vos propres commentaires. Vous allez vous surprendre !
Ainsi, j'avais écrit : « On se fiche de savoir si tel groupement spirituel est ou non une secte. La seule distinction à faire est entre les groupements spirituels qui respectent la loi et ceux qui la bafouent. Point.»
Et vous m'aviez répondu, je cite : « Tout à fait d'accord. !
Mieux encore, lorsque je vous avais écrit, à propos de ma définition de la secte nocive :
« Il s'agit d'une définition juridique, reposant sur des concepts de droit pénal, donc à interprétation restrictive. C'est par conséquent une définition a minima. Il ne s'agit pas d'en faire une définition légale (ce qui serait une erreur colossale) mais une définition qui permette de tomber d'accord sur ce qu'on doit entendre par secte nocive dans la pratique, pour que les professionnels du secteur sachent entre eux de quoi ils parlent.»,
vous m'aviez répliqué (accrochez-vous !) :
« Je comprends bien votre définition de la secte, elle est très raisonnable d’ailleurs, surtout lorsque vous dites qu’il ne s’agit pas d’en faire une définition légale.»
Et brusquement, aujourd'hui, vous déclarez « mettre en doute l’adéquation d’une telle conception de la "secte"».
Mais le plus incroyable reste à venir. Vous m'aviez précédemment écrit : « Je n'ai jamais entendu un discours comme le vôtre.»
Et aujourd'hui vous me balancez à la face que j'emprunte à l'UNADFI « l'ensemble [de son] vocabulaire et ses visées»
Quelque chose m'échappe ! J'aurais grandement besoin d'une explication rationnelle.
Quand je compare la teneur de nos conversations avec celles de vos récents commentaires unilatéraux, je me demande si je m'adresse au même Pascal. Avez-vous subi en Russie une manipulation mentale dans les règles de l'art ? Peut-être aviez apporté dans vos bagages l'intégrale de Massimo Introvigne ?
Je me perds en conjectures… Pour un peu, j'en deviendrais paranoïaque.
By daneel, at 5:20 PM
Hello,
Content de vous "entendre" à nouveau. Je n'ai pas encore tout lu votre commentaire, mais je suis sûr que l'on va finir par tomber d'accord. Je n'ai jamais dit que vous étiez un "abruti". Loin de là, ayant même dès le début de nos échanges souligné l'excellente tenue de votre blog, ce qui est assez rare dans le milieu. Ma position, non en matière de "sectes", mais en matière d'anti-sectarisme, je pourrais la résumer brièvement ainsi: l'anti-sectarisme s'appuie depuis le début (made in usa) sur l'idée qu'une "secte" fonctionne "par définition" à la "manipulation mentale" (avec toutes les variantes auxquelles le concept peut se prêter, de la plus soft - disons la "destabilisation mentale" - à la plus hard - le "lavage de cerveau"). Vous enlevez ce présupposé indispensable à l'action "anti-sectes", et il ne lui reste plus rien pour faire de la "secte" l'objet d'une "attention" toute particulière. Non que les "sectes", ou que les nouvelles formes d'expression religieuse, ne présentent aucun danger et soient absolument inoffensives, mais sans le concept de "manipulation" mentale" associé à la "secte", il n'y a plus de légitimité à une action spécifiquement dirigée contre les "sectes". Or, l'on a beau me dire que la Scientologie pratique une telle "manipulation", l'on ne me fera jamais croire que l'ensemble des organisations sur lesquelles l'unadefi et ses desservants n'ont de cesse de taper en font toutes, quasi de concert, de même. La preuve: quand l'unadefi essaie de convaincre un public autre que celui déjà acquis à sa cause en mettant en avant telle ou telle "secte" déclarée, et que vous prenez connaissance des "méfaits" qu'elle leur impute (avec parfois de bonnes raisons, parfois de moins bonnes), vous ne pouvez dans la plupart des cas vous empêcher de vous demander: "mais quel rapport entre ces méfaits-là et la définition générale de la "secte" sur laquelle s'appuie l'unadefi?" C'est cette idée de "phénomène sectaire" lié à la "manipulation mentale" qui me fait gentiment rigoler, non votre doctorat, que je n'aurai jamais, à n'en pas douter, les moyens d'écrire ne serait-ce que le titre.
Voilà, je vous ai lu! Je voulais justement reprendre l'entier de notre discussion, la résumer sur mon blog et en faire un petit commentaire (j'ai déjà le titre en tête : "dialogue rompu avec un exilé volontaire...", ou quelque chose d'approchant. Mais comme notre dialogue semble avoir repris, je vais devoir le modifier). Une tâche que je n'ai pas encore commencée mais que je suis bien décidé à entreprendre sous peu. Je demanderai ensuite votre contribution, afin que vous me disiez, si le coeur vous en dit évidemment, si je fais ou non preuve de mauvaise foi ou, moins grave, si je n'ai rien compris à vos explications.
Quant à mon voyage en Russie, ce n'était pas le premier, je suis donc depuis longtemps imperméable à la radioactivité de Mourmansk. Quant à Massimo Introvigne, je lui préfère Mr Mayer, dont un ami a fréquenté à sa safisfaction les cours à l'université de Fribourg. Je pense que nous pourrons également un jour trouver un autre sujet de discussion que les *sectes", comme la pratique du dessin par exemple, que vous semblez apprécier au travers de la bande-dessinée.
By Anonyme, at 10:35 PM
Enfin un peu de temps pour vous répondre...
Je constate avec bonheur que votre argumentaire a changé d'orientation. De la légitimité d'une définition juridique de la secte, on est passé à une critique du postulat de la communauté antisectaire ! Ça sent un peu le grand écart facial mais bon, ça fait du bien de revenir aux choses sérieuses...
Je mettrais un bémol à votre conception : vous limitez l'antisectarisme à l'UNADFI (sans E) et consorts. Pour ma part, compte tenu de la définition que je donne de la secte, je me considère plutôt comme un antisectaire. Et ma conception ne repose pas sur la notion de manipulation mentale. Bon, j'ai bien conscience d'être un peu une exception, mais c'est juste pour dire que tout n'est pas nécessairement dans tout et réciproquement.
Pour le reste, je ne peux qu'abonder dans votre sens. Il y a clairement de la part d'associations comme l'UNADFI une mauvaise approche du phénomène sectaire. Partir de la notion de manipulation mentale revient effectivement à marcher sur une corde raide les yeux bandés un soir de grand vent latéral. Ce qui est un comble, vu que c'est la principale association du genre en France. On est loin, très loin de l'approche réflexive d'une association comme Info-Secte, à Montréal.
Mais, et c'est là tout le sel de l'histoire, la notion diaphane de manipulation mentale trouve un écho en droit français dans le cadre de l'escroquerie, sous le vocable de "manoeuvres frauduleuses", concept entendu largement par une jurisprudence centenaire.
En fait, la seule différence (mais elle est de taille) c'est que la manipulation mentale suppose que la victime a été manipulée (et dans ce cas, quid de la tentative de manipulation qui échoue ? N'est-elle pas aussi dangereuse ?). Tandis que l'escroquerie postule que l'escroc a cherché à manipuler sa victime.
Ça n'a l'air de rien comme ça, mais c'est une distinction fondamentale. Avec la manipulation mentale, huissier, faites entrer les experts psychiatres, les contre-experts et les contre-contre-experts. Avec l'escroquerie, bonjour la bonne vieille preuve à la papa.
Il y avait là des pistes beaucoup plus intéressantes que cette connerie d'abus de sujétion de la loi de juin 2001. Mais bon...
Comme quoi il peut y avoir secte nocive sans avoir à se demander si oui ou non il y a manipulation mentale.
Pour ce qui est de JF Mayer, votre compatriote, là, non, rien à faire. C'est peine perdue. Voilà bien douze ans que j'ai vu tomber son masque d'enfonceur de portes ouvertes. (non, désolé, je ne peux pas en dire plus...)
Vous voyez, pour peu qu'on ne lui fasse pas dire ce qu'il n'a pas dit, l'exilé volontaire ne cherche pas à rompre le dialogue. Il y a même là une forme d'oecuménisme que l'athée que je suis ne peut que trouver fascinante...
Note : en ce qui concerne l'art graphique, il se trouve que je dessine comme un pied (d'ailleurs je ne dessine plus...). Pour ce qui est de la BD, depuis ma découverte des manga, je trouve l'école franco-belge proprement nulle à pleurer, tout du moins sur le plan de l'écriture dramatique. Sont-ce là les prémisses de la rigidité intellectuelle du quadragénaire ?
Allons-nous trouver un autre sujet de discussion ? Là est la question...
By daneel, at 12:53 AM
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