L’Ordre du Temple Solaire : les X-Files selon Yves Boisset
ou
Pourquoi faire simple quand on peut faire très compliqué ?
Pourquoi faire simple quand on peut faire très compliqué ?
Je ne voulais pas le voir, ce documentaire. Je ne le sentais pas. J’aime beaucoup Yves Boisset, le metteur en scène de cinéma. Son côté pamphlétaire et iconoclaste a toujours été pour moi une source de réjouissance au pays des Dupont-Lajoie.
Mais lorsque j’avais appris il y a quelques années, que ce même Yves Boisset préparait un documentaire explosif sur l’Ordre du Temple Solaire, j’avais craint le pire. Craint que ce sympathique chien fou qui faisait mouche dans la fiction ne se noyât dans les eaux saumâtres de la manipulation médiatique d’un fait réel.
Aussi n’avais-je jamais osé regarder Les mystères sanglants de l’Ordre du Temple Solaire qu’il réalisa en 2005. Peur de voir un cinéaste intéressant se fourvoyer. Peur de le voir se planter dans les grandes largeurs.
Et puis, finalement, deux ans plus tard (en l’occurrence il y a deux semaines), Radio-Canada rediffusait le reportage. L’occasion fait le larron. Et le naïf fait le docu-fiction. Car il faut avoir une sacrée dose de candeur pour écrire et réaliser un machin pareil.
Yves Boisset est tombé dans la panneau. Pas un peu. Non. Les pieds solidement joints par la bonne foi, il s’est fait balayé par les arguments prodigieusement fallacieux de journalistes de province en quête de leur Watergate en Vercors. De tout son long, Boisset s’est étalé dans le délire paranoïaque des familles de victimes. La face contre terre, il s’est ratatiné sur le linceul boueux dans lequel se drapent des avocats à la recherche d’une reconnaissance médiatique (et accessoirement d’une rente à vie).
On l’aura compris (et on le regrettera) : Boisset s’est effectivement planté.
Mais lorsque j’avais appris il y a quelques années, que ce même Yves Boisset préparait un documentaire explosif sur l’Ordre du Temple Solaire, j’avais craint le pire. Craint que ce sympathique chien fou qui faisait mouche dans la fiction ne se noyât dans les eaux saumâtres de la manipulation médiatique d’un fait réel.
Aussi n’avais-je jamais osé regarder Les mystères sanglants de l’Ordre du Temple Solaire qu’il réalisa en 2005. Peur de voir un cinéaste intéressant se fourvoyer. Peur de le voir se planter dans les grandes largeurs.
Et puis, finalement, deux ans plus tard (en l’occurrence il y a deux semaines), Radio-Canada rediffusait le reportage. L’occasion fait le larron. Et le naïf fait le docu-fiction. Car il faut avoir une sacrée dose de candeur pour écrire et réaliser un machin pareil.
Yves Boisset est tombé dans la panneau. Pas un peu. Non. Les pieds solidement joints par la bonne foi, il s’est fait balayé par les arguments prodigieusement fallacieux de journalistes de province en quête de leur Watergate en Vercors. De tout son long, Boisset s’est étalé dans le délire paranoïaque des familles de victimes. La face contre terre, il s’est ratatiné sur le linceul boueux dans lequel se drapent des avocats à la recherche d’une reconnaissance médiatique (et accessoirement d’une rente à vie).
On l’aura compris (et on le regrettera) : Boisset s’est effectivement planté.
Le documentaire commence plutôt bien : l’historique de l’OTS, la relatation des massacres de Morin Heights (Canada) et de Cheiry et Salvan (Suisse) en 1994 sont rapidement mais bien retranscrits. Les choses se compliquent lorsque l’on en arrive à l’enquête suisse. À partir de là (et on y arrive assez vite), on a droit à un déballage du grand n’importe quoi, où la naïveté et l’incompétence le disputent au négationnisme.
L'enquête suisse bâclée
Tout d’abord, le juge Piller, chargé de l’instruction helvétique, essuie des tirs de barrage : son enquête bâclée laisse penser qu’il a dissimulé ainsi une manipulation d’État. En effet, pourquoi ledit magistrat a-t-il ordonné aussi vite la destruction des vestiges du chalet, détruisant ainsi des pièces à conviction ?
La réponse est pourtant simple : rapidement, la justice a conclu à l’assassinat collectif perpétré par des adeptes qui se sont ensuite suicidés. Les pièces à conviction déjà réunies étaient largement suffisantes. Le juge a donc fait détruire (devant les caméras de télévision) les vestiges du temple dans le chalet de Salvan afin d’éviter de faire du lieu un sanctuaire morbide. Ce n’était pas forcément la meilleure chose à faire. Mais émanant d’un juge complètement dépassé par la pression médiatique et politique, la décision est compréhensible.
Yves Boisset est bien au-dessus de ces basses considérations. Tout ce qu’il voit, lui, c’est que plusieurs mois après les massacres suisses, deux journalistes de France 2 se rendent au chalet de Salvan et fouillent dans les décombres. Dans la poubelle de la cuisine, ils découvrent des cassettes audio intactes sur lesquelles on peut entendre les conversations téléphoniques de plusieurs adeptes, espionnés par Di Mambro.
Et Boisset de conclure : c’est la preuve que l’enquête a été bâclée et que ce fiasco masque un scandale d’État.
OK. Maintenant, si on veut bien garder la tête froide, que découvrons-nous ?
L'enquête suisse bâclée
Tout d’abord, le juge Piller, chargé de l’instruction helvétique, essuie des tirs de barrage : son enquête bâclée laisse penser qu’il a dissimulé ainsi une manipulation d’État. En effet, pourquoi ledit magistrat a-t-il ordonné aussi vite la destruction des vestiges du chalet, détruisant ainsi des pièces à conviction ?
La réponse est pourtant simple : rapidement, la justice a conclu à l’assassinat collectif perpétré par des adeptes qui se sont ensuite suicidés. Les pièces à conviction déjà réunies étaient largement suffisantes. Le juge a donc fait détruire (devant les caméras de télévision) les vestiges du temple dans le chalet de Salvan afin d’éviter de faire du lieu un sanctuaire morbide. Ce n’était pas forcément la meilleure chose à faire. Mais émanant d’un juge complètement dépassé par la pression médiatique et politique, la décision est compréhensible.
Yves Boisset est bien au-dessus de ces basses considérations. Tout ce qu’il voit, lui, c’est que plusieurs mois après les massacres suisses, deux journalistes de France 2 se rendent au chalet de Salvan et fouillent dans les décombres. Dans la poubelle de la cuisine, ils découvrent des cassettes audio intactes sur lesquelles on peut entendre les conversations téléphoniques de plusieurs adeptes, espionnés par Di Mambro.
Et Boisset de conclure : c’est la preuve que l’enquête a été bâclée et que ce fiasco masque un scandale d’État.
OK. Maintenant, si on veut bien garder la tête froide, que découvrons-nous ?
- la teneur des conversations téléphoniques est en accord complet avec la thèse officielle de l’assassinat collectif suivi du suicide des adeptes meurtriers
- Si le juge Piller, en barbouze judiciaire aux ordres de Berne, a fait détruire les vestiges du temple dans le chalet pour couvrir une manipulation politique, je trouve hautement improbable qu’il ait oublié de faire les poubelles...
Les deux adeptes policiers morts dans le Vercors
Deux des 16 victimes du Vercors étaient des policiers français, Jean-Pierre Lardanchet et Patrick Rostan. Le reportage nous assène qu’ils étaient tous deux membres des Renseignements généraux. Le signe évident de leur statut de barbouze ! Et le reportage de nous montrer une transcription d’un fichier retrouvé sur l’ordinateur de Jo Di Mambro dans le chalet incendié de Salvan : « Lardanchet = taupe ». C’est LA preuve irréfutable.
Sauf que :
- Lardanchet n’était pas aux RG, mais à la Police judiciaire de la Préfecture de police, à Paris. Quant à Rostan, il n'était pas non plus affecté aux RG mais à la DiCILEC (aujourd'hui Police aux frontières ou PAF).
- Si ces deux policiers étaient des barbouzes en mission, pourquoi n'ont-ils pas été les deux éxécuteurs ? Seul Lardanchet a pressé la détente à plusieurs reprises, aidé par un adepte... architecte.
- Il ne serait pas venu à l’esprit d’Yves Boisset que cette mention « Lardanchet = taupe » était le fruit du délire paranoïaque de Di Mambro ? Un délire paranoïaque qui allait le conduire à orchestrer la mort de 53 personnes (dont la sienne) en l’espace de quelques jours en 1994 ? Il est évident qu’au cours de cette période troublée, Di Mambro a dû chercher tout autour de lui s’il n’y avait pas des taupes infiltrées. C’est un classique chez les gourous paranos. Mais non, selon Boisset, si un cinglé l’a écrit, ça doit être vrai…
- Comment se fait-il que, durant ce saisissant éclair de lucidité, Di Mambro n’ait pas aussi écrit « Rostan = taupe » ? Tout bon conspirationniste pourrait trouver la réponse évidente : Rostan était mieux infiltré que Lardanchet. A tel point que di Mambro, qui le savait policier était persuadé qu’il était clean. Allez roulez, petits bolides !
On pourrait tenter de faire entendre raison à ces tenants de la théorie du complot en leur demandant pourquoi Lardanchet s’est suicidé juste après les 14 assassinats. Et là, deux réponses possibles :
- il s’est suicidé parce que le Ministre de l’intérieur Charles Pasqua lui en a donné l’ordre. Dans ce cas, il va falloir que les pouvoirs publics s'intéressent de près à la secte de la place Beauvau…
- allons bon, qu’est-ce que vous êtes naïf ! Il a été abattu par d’autres barbouzes venues finir le travail et réduire au silence deux taupes du Ministère. Les mêmes barbouzes qui ont effacé les empreintes sur les véhicules des adeptes.
Pas d'empreintes digitales sur les voitures !
Ah oui, parce que je ne vous ai pas dit : il n’y avait pas d’empreintes digitales (mais alors, vraiment aucune !) sur les voitures des adeptes stationnées dans la forêt, en contrebas de la macabre clairière.
Bienvenue dans le monde merveilleux des légendes urbaines (ou, plus exactement, des légendes sylvestres). Où les tenants de la théorie du complot sont-ils allés pêcher cette histoire ? Dans une aventure de Fox Mulder, vraisemblablement… Parce que, en réalité, « les opérations de police technique effectuées à l'extérieur des véhicules n'ont pas permis de relever d'empreintes digitales exploitables.»[1] Supprimer ce dernier mot et tout devient soudain suspect. Rajoutez-le et tout devient limpide.
Soyons un peu logiques. Deux secondes, pas plus. Si on a affaire à des barbouzes, des tueurs patentés appointés par le Ministère de l’intérieur (des professionnels, quoi…) :
Ah oui, parce que je ne vous ai pas dit : il n’y avait pas d’empreintes digitales (mais alors, vraiment aucune !) sur les voitures des adeptes stationnées dans la forêt, en contrebas de la macabre clairière.
Bienvenue dans le monde merveilleux des légendes urbaines (ou, plus exactement, des légendes sylvestres). Où les tenants de la théorie du complot sont-ils allés pêcher cette histoire ? Dans une aventure de Fox Mulder, vraisemblablement… Parce que, en réalité, « les opérations de police technique effectuées à l'extérieur des véhicules n'ont pas permis de relever d'empreintes digitales exploitables.»[1] Supprimer ce dernier mot et tout devient soudain suspect. Rajoutez-le et tout devient limpide.
Soyons un peu logiques. Deux secondes, pas plus. Si on a affaire à des barbouzes, des tueurs patentés appointés par le Ministère de l’intérieur (des professionnels, quoi…) :
- pourquoi auraient-ils effacé toutes les empreintes digitales sur les véhicules et pas les empreintes de pas sur le sol ? [2]
- vous ne croyez pas qu’ils auraient mis des gants pour enlever, séquestrer et flinguer 16 personnes ?!
OTS = AMORC !
Mais ces contradictions et incohérences ne troublent pas Boisset une seule seconde. Et le réalisateur de tisser des liens entre l’OTS et le Service d’action civique (SAC), un groupe de barbouzes apparu sous de Gaulle et dissous en 1982. On est en 1995, mais c'est pas grave. Tissons, tissons, il en restera toujours quelque chose. Et Boisset de relier allègrement l'OTS au SAC via l’extrême-droite, via l’AMORC.
L’Ordre mystique et ancien de la Rose-Croix, c’est la Franc-Maçonnerie du pauvre. Et pas forcément au sens pécuniaire du terme. Ajoutée en 1999 sur la liste des sectes du rapport parlementaire français de 1996, l’organisation est régulièrement accusée d’être une officine barbouzarde, en lien avec le SAC, derrière laquelle l’État français se cache pour obtenir les bonnes grâces de chefs d’État africains et la passation de contrats de vente d’armes en échange de quelques titres ésotérico-nobiliaires aussi ronflants que bidons.
Ce qui est sûr, en tout cas, c’est que l’AMORC est un machin ésotérico-stupido-élitiste dont les écrits seraient littéralement à pleurer de rire s’ils n’avaient pas suscité autant de vocations sectaires. Car nombre de gourous (petits ou grands) ont usé leur fonds de pantalons taillés sur mesure sur les bancs des temples de l’AMORC en France et dans le reste de l’Europe. Ce fut le cas, entre autres, de Jo di Mambro.
Pour Yves Boisset, la preuve est faite : OTS = AMORC = SAC. Donc, par une transitivité biaisée : OTS = SAC. On a alors droit à un couplet sur l'affaire Yann Piat, l’assassinat des frères Saincenet, et patati et patata.
Maintenant, la question à 2000 € : quels sont les éléments de fait qui accréditent le lien structurel entre OTS et AMORC ?
Réponse : ben... Aucun. Mais Boisset ne peut pas nous dire ça, sinon il n’a plus qu’à replier son trépied, ranger sa caméra et retourner au cinéma de fiction.
Alors, il ne va pas s’arrêter à des détails et va broder sur du vent. Di Mambro a été membre de l’AMORC ? Qu'à ce la ne tienne : à l’AMORC un jour, à l’AMORC toujours ! Avec un tel raisonnement, on peut dire que je suis resté un fervent zélote du Football-club de Pulnoy au sein duquel j’ai joué cinq mois quand j’avais onze ans.
Le seul lien à peu près tangible que l’on aurait pu tisser entre les deux organisations passe par l’Ordre rénové du temple (ORT), organisation néo-templière dirigée par Julien Origas (connu pour avoir été un collabo durant la deuxième guerre mondiale et pour ses orientations d’extrême-droite après le conflit). En effet, à la demande de Di Mambro, Luc Jouret avait tenté de prendre la direction de l’ORT et ce, dès les funérailles d’Origas en 1983. Sauf qu’il s’était aussitôt fait jeter de l’ordre manu militari par la famille du défunt.
Le trafic d'armes international !
La fin du reportage, nous apprenons avec effroi que l'OTS abritait depuis des années un trafic d'armes international. Wouah ! Incroyable ! Mais que fait la police ? Elle est dans le coup, j'vous dis, ma bonne dame...
Mais ce qui est particulièrement risible, c'est lorsque l'on presse la touche retour arrière (en français du Québec : Rewind) : Boisset nous a en effet précédemment conté comment, en 1993, Luc Jouret, qui avait eu toutes les peines du monde à se procurer trois pistolets, s'était fait condamner de ce chef par la justice canadienne à verser 1000 $ à une oeuvre caritative. Mais Jouret et Di Mambro ont dû dès lors suivre les meilleures formations en la matière car, si l'on en croit Boisset, ils allaient mettre sur pied un trafic international d'armes lourdes... en l'espace d'un an !
Le blanchiment d'argent à l'échelle internationale !
Le correspondant de France-Info à Lyon, Maurice Fusier, est au conspirationnisme sectaire ce que le AAAA est à l’andouillette. Lorsqu’il évoque les fonds détenus par l’OTS sur des comptes en banque australiens, il balance le chiffre de 93.290.000 dollars. Puis il annonce que Interpol a reconnu s’être trompé : 93, ce n’est pas le nombre de millions de dollars sur les comptes, mais l’année de dépôt des sommes. Cela nous fait un dépôt en 1993 de 290.000 dollars, cela sent déjà nettement moins le mafieux.
Soit dit en passant, Interpol ne s’est pas trompé. La méprise vient de journasensationnalistes qui ont tiré des plans sur la comète au vu d’un document manuscrit qui avait fuité lors de l’enquête.
Bref, selon Maurice Fusier, le fait même qu’Interpol ait publié une telle rectification suffit à prouver la conspiration politico-mafieuse au plus haut niveau de la Finance internationale. Comme preuve décisive, à part les aveux des ennemis du Peuple sous Pol Pot, je ne crois pas pouvoir trouver pire.
Pourquoi une remise en cause de la thèse officielle ?
La question est d'importance, car elle pousse le public à appliquer l'adage « Il n'y a pas de fumée sans feu ». Si divers acteurs de cette affaire rejettent la thèse officielle avec constance et véhémence, il doit bien y avoir une raison. En fait, des raisons, il y en a trois qui, cumulées, donnent une impression trompeuse de scandale.
Les réseaux pro-sectaires
La remise en cause de la thèse officielle est à l’origine le fait de personnes qui défendent bec et ongles les minorités religieuses. Cette finalité n’a rien de critiquable en soi. Sauf lorsque cette apologie débouche sur une véritable négation du phénomène sectaire (pour plus de détails, je vous renvoie à un article publié précédemment sur ce blog).
Ainsi, le Centre d’études sur les nouvelles religions (CESNUR), fondé sous les auspices du Vatican, a été créé pour défendre les sectes dans le but non avoué de préserver le catholicisme des tentatives de laïcisation de certains pays européens. Il ne faut en effet pas attendre ici du Saint-Siège une oeuvre de compassion. Souvenez-vous : selon le Vatican, le danger du communisme, ce n’est pas l’économie ratatinée, ni même les goulags ou encore la démocratie assassinée. Non, le vrai danger du communisme, c’est son athéisme.
Les sociologues, historiens des religions et juristes affidés au CESNUR, zélotes du fait religieux tous azimuts, nient par conséquent farouchement la dangerosité du phénomène sectaire, ce qui les conduit inévitablement à nier la responsabilité des sectes dans des massacres dits "suicides collectifs". Ainsi CESNUR et consorts ont-ils continuellement oeuvrer pour faire croire que :
- les 913 suicides, assassinats et empoisonnements du Temple du Peuple de Jim Jones au Guyana en 1978 ont été provoqués par le gouvernement américain [3];
- le massacre de Waco organisé par le gourou David Koresh, en 1993, a été provoqué par la police fédérale américaine [4];
- le suicide collectif des membres de Heaven’s Gate, groupe soucoupiste californien, en 1997 n'est pas un suicide collectif mais un ensemble de 39 suicides commis indépendamment par autant de personnes ayant librement consenti de leur propre chef, et sans la moindre incitation du groupe, à en finir avec leur vie terrestre [5];
- le "suicide collectif" prévu dans le groupe Néo-Phare, à Nantes en 2002, est une invention des services de renseignement et judiciaires français [6];
Et on ne s'étonnera pas non plus que Danièle Gounord, sur son blog officiel de porte-parole de l'Église de scientologie, considère le massacre de 16 adeptes de l’OTS dans le vercors en 1995 comme une manipulation de l'État français pour justifier son action politique contre les sectes :
Don Quichotte, Yves Boisset en est un autre, généralement plus inspiré. Le metteur en scène du Prix du danger et de Allons z'enfants ne s'est donc pas contenté d'écrire et réaliser un reportage d'une épouvantable subjectivité. Sa bonne foi et son propension aux coups de gueule salutaires l'ont projeté dans l'arène des conspirationnistes de mauvais aloi. Il se retrouve ainsi, bien malgré lui, le véhicule de la théorie de l'innocuité des sectes. Il ne s'y attendait pas.
Nous si. Et au moins de ce point de vue, on n'est pas déçus._________________________________________________
[1] Tribunal correctionnel de Grenoble, 25 juin 2001. Les caractères gras sont de mon fait.
[2] Je rappellerai qu'on était en décembre, dans le Vercors : il y avait de la neige sur le sol.
[3] Nancy T. Ammerman, Report to the Justice and Treasury Departments Regarding law enforcement interaction with the Branch Davidians in Waco, Texas - Recommendations of Experts for Improvement in Federal Law Enforcement after Waco, U.S. Department of Justice and U.S. Department of the Treasury, Washington, DC: Government Printing Office, 1993, § III-8.
[4] Massimo Introvigne, Che cosa è veramente accaduto a Waco, revue Cristianità, no 217, 1993, p.3.
[5] Jeffrey Hadden, Heaven's Gate - Profile of the group.
[6] Susan J. Palmer, France's About-Picard Law and Neo-Phare: The First Application of "Abus de Faiblesse (short version) ; disponible également en version française.
[7] Danièle Gounord, Temple Solaire : la fin d'un mythe, 15 octobre 2006. Les caractères gras sont de mon fait.
Grâce à la persévérance des familles des victimes, des pistes se sont peu à peu dessinées, faisant s’écrouler le mythe du suicide collectif des membres de l’Ordre du temple Solaire devant le faisceau de preuves qui contredisent la version officielle, et laissant entrevoir une manipulation de grande ampleur. Car sur cet énorme mensonge s’est bâtie toute une machinerie gouvernementale pour lutter contre les nouveaux mouvements spirituels et religieux.[7]
De l'art hubbbardien de la récupération et de la progagande...
L’héritage de Jacques Breyer
Alain Leclère est l’avocat de familles de victimes du massacre du Vercors, qu'il a su conduire vers une affaire judiciaire - et des versements d’honoraires - à long terme. Mais un autre détail doit être évoqué : Leclère est également l’avocat de la veuve de Jacques Breyer.
Qui c’est, celui-là ? Jacques Breyer est le père du néo-templarisme. C’est lui qui, en 1952, au château d’Arginy, rassemble une poignée d’ésotéristes à deux centimes et annonce la renaissance de l’Ordre du Temple. C’est la résurgence d’Arginy. L’Ordre du Temple, l’organisation des Chevaliers Templiers, disparut en 1315 suite à une habile manipulation du roi de France Philippe Le Bel (une vraie affaire d’État, celle-là). Mais Jacques Breyer et ses écrits hermétiques font état de la continuation occulte de l’Ordre durant plus de six siècles. Et en 1952, l’heure est venue de refaire surface.
Pour les ésotéristes européens, Jacques Breyer est un messie et son oeuvre est incommensurable. Notamment en termes financiers. Aussi on peut comprendre que sa veuve ne souhaite pas voir l’oeuvre du défunt traînée dans la boue : les massacres de l’OTS sont en effet une preuve tangible des dérives auxquels le néo-templarisme peut conduire. Mme Breyer a donc tout intérêt à faire accréditer la thèse de l’assassinat barbouzard, de l’affaire d’État que l’on a voulu étouffer.
Les familles des victimes du Vercors
Certes, mais les familles de victimes ? Quel intérêt ont-elles à remettre en cause la thèse officielle de l’assassinat collectif suivi de suicides commis par des adeptes ? La réponse se comprend aisément, d’un point de vue psychologique. En effet, les familles de victimes du massacre du Vercors sont dans une situation intenable : dans la plupart des cas, elles savaient depuis un bon moment que leurs proches (qui périraient en 1995) étaient des membres de l’OTS. Mais, suite aux massacres suisses et québécois de 1994, ces adeptes survivants avaient assuré leur famille que ces tragédies étaient incompréhensibles, que leur propre cheminement spirituel au sein de l’OTS n’avait rien en commun avec celui de Di Mambro et consorts, qu’ils allaient quitter sur-le-champ une telle organisation,...
Or, un an plus tard, on constate que tous ces beaux discours rassurants n’étaient que de l’intox. Les adeptes étaient non seulement demeurés membres de l’OTS, mais ils comprenaient parfaitement le geste des "suicidés" au point de planifier leur propre transit vers Sirius.
Lorsque survient le massacre du Vercors en 1995, les familles des "suicidés" ont deux façons de réagir, qui s'excluent mutuellement :
L’héritage de Jacques Breyer
Alain Leclère est l’avocat de familles de victimes du massacre du Vercors, qu'il a su conduire vers une affaire judiciaire - et des versements d’honoraires - à long terme. Mais un autre détail doit être évoqué : Leclère est également l’avocat de la veuve de Jacques Breyer.
Qui c’est, celui-là ? Jacques Breyer est le père du néo-templarisme. C’est lui qui, en 1952, au château d’Arginy, rassemble une poignée d’ésotéristes à deux centimes et annonce la renaissance de l’Ordre du Temple. C’est la résurgence d’Arginy. L’Ordre du Temple, l’organisation des Chevaliers Templiers, disparut en 1315 suite à une habile manipulation du roi de France Philippe Le Bel (une vraie affaire d’État, celle-là). Mais Jacques Breyer et ses écrits hermétiques font état de la continuation occulte de l’Ordre durant plus de six siècles. Et en 1952, l’heure est venue de refaire surface.
Pour les ésotéristes européens, Jacques Breyer est un messie et son oeuvre est incommensurable. Notamment en termes financiers. Aussi on peut comprendre que sa veuve ne souhaite pas voir l’oeuvre du défunt traînée dans la boue : les massacres de l’OTS sont en effet une preuve tangible des dérives auxquels le néo-templarisme peut conduire. Mme Breyer a donc tout intérêt à faire accréditer la thèse de l’assassinat barbouzard, de l’affaire d’État que l’on a voulu étouffer.
Les familles des victimes du Vercors
Certes, mais les familles de victimes ? Quel intérêt ont-elles à remettre en cause la thèse officielle de l’assassinat collectif suivi de suicides commis par des adeptes ? La réponse se comprend aisément, d’un point de vue psychologique. En effet, les familles de victimes du massacre du Vercors sont dans une situation intenable : dans la plupart des cas, elles savaient depuis un bon moment que leurs proches (qui périraient en 1995) étaient des membres de l’OTS. Mais, suite aux massacres suisses et québécois de 1994, ces adeptes survivants avaient assuré leur famille que ces tragédies étaient incompréhensibles, que leur propre cheminement spirituel au sein de l’OTS n’avait rien en commun avec celui de Di Mambro et consorts, qu’ils allaient quitter sur-le-champ une telle organisation,...
Or, un an plus tard, on constate que tous ces beaux discours rassurants n’étaient que de l’intox. Les adeptes étaient non seulement demeurés membres de l’OTS, mais ils comprenaient parfaitement le geste des "suicidés" au point de planifier leur propre transit vers Sirius.
Lorsque survient le massacre du Vercors en 1995, les familles des "suicidés" ont deux façons de réagir, qui s'excluent mutuellement :
- soit elles se disent qu'elles n'ont pas été vigilantes, qu'elles savaient que leurs proches étaient dans l'OTS et qu'elles n'ont pas réagi après les massacres de 1994. Bref, elles considèrent qu'elles ont une responsabilité dans ces décès. Mais il faut une sacrée dose d'introspection et de courage pour en arriver à cette conclusion ;
- soit elles refusent de reconnaître leur aveuglement dans cette affaire et préfèrent rejeter la responsabilité sur d'autres. Mais contre qui peuvent-elles se retourner ? Plus aucun des acteurs des massacres de l'OTS n'est vivant ! En conséquence, le coupable idéal c'est... le gouvernement. Qui doit forcément nous cacher des choses. D'ailleurs, « tout le monde sait que », au nom de la raison d'État, le gouvernement peut être amené à commettre des actes horribles. Comme enlever 16 hommes, femmes et enfants au quatre coins de la France et de la Suisse, et les assassiner tous ensemble en pleine nuit hivernale dans une clairière du Vercors.
On peut comprendre la douleur des familles et, dans une certaine mesure, leur cécité soigneusement entretenue par des individus marqués du sceau de l'intéressement. Mais cet aveuglement n'est pas sans conséquence sur la perception du fait sectaire en France. Ainsi, en cautionnant la thèse du complot d'État, les familles des victimes accréditent l'idée que professent les réseaux pro-sectaires, à savoir que les sectes ne sont pas si dangereuses...
Et lorsque le couplet anti-barbouzes des familles est entonné par un représentant des institutions françaises, c'est le pompon. Ainsi, quand le parlementaire Jean-Pierre Brard se lance dans un plaidoyer en faveur des familles des victimes du Vercors doublé d'une diatribe sur le gouvernement de droite qui a enterré l'affaire, on confine au n'importe quoi. On l'a vu précédemment sur ce blog, le député-maire communiste de Montreuil est à la niaiserie anti-sectaire ce que la tige de bois est à la saucisse de Morteau. Avec de telles interventions hautement médiatisés, Brard scie la branche sur laquelle il est assis; il abonde dans le sens des pro-sectes (alors qu'il est vice-président du groupe d'études sur les sectes à l'Assemblée nationale !) et apparaît dans toute sa splendeur de Don Quichotte du Palais-Bourbon...
Et lorsque le couplet anti-barbouzes des familles est entonné par un représentant des institutions françaises, c'est le pompon. Ainsi, quand le parlementaire Jean-Pierre Brard se lance dans un plaidoyer en faveur des familles des victimes du Vercors doublé d'une diatribe sur le gouvernement de droite qui a enterré l'affaire, on confine au n'importe quoi. On l'a vu précédemment sur ce blog, le député-maire communiste de Montreuil est à la niaiserie anti-sectaire ce que la tige de bois est à la saucisse de Morteau. Avec de telles interventions hautement médiatisés, Brard scie la branche sur laquelle il est assis; il abonde dans le sens des pro-sectes (alors qu'il est vice-président du groupe d'études sur les sectes à l'Assemblée nationale !) et apparaît dans toute sa splendeur de Don Quichotte du Palais-Bourbon...
Don Quichotte, Yves Boisset en est un autre, généralement plus inspiré. Le metteur en scène du Prix du danger et de Allons z'enfants ne s'est donc pas contenté d'écrire et réaliser un reportage d'une épouvantable subjectivité. Sa bonne foi et son propension aux coups de gueule salutaires l'ont projeté dans l'arène des conspirationnistes de mauvais aloi. Il se retrouve ainsi, bien malgré lui, le véhicule de la théorie de l'innocuité des sectes. Il ne s'y attendait pas.
Nous si. Et au moins de ce point de vue, on n'est pas déçus.
[1] Tribunal correctionnel de Grenoble, 25 juin 2001. Les caractères gras sont de mon fait.
[2] Je rappellerai qu'on était en décembre, dans le Vercors : il y avait de la neige sur le sol.
[3] Nancy T. Ammerman, Report to the Justice and Treasury Departments Regarding law enforcement interaction with the Branch Davidians in Waco, Texas - Recommendations of Experts for Improvement in Federal Law Enforcement after Waco, U.S. Department of Justice and U.S. Department of the Treasury, Washington, DC: Government Printing Office, 1993, § III-8.
[4] Massimo Introvigne, Che cosa è veramente accaduto a Waco, revue Cristianità, no 217, 1993, p.3.
[5] Jeffrey Hadden, Heaven's Gate - Profile of the group.
[6] Susan J. Palmer, France's About-Picard Law and Neo-Phare: The First Application of "Abus de Faiblesse (short version) ; disponible également en version française.
[7] Danièle Gounord, Temple Solaire : la fin d'un mythe, 15 octobre 2006. Les caractères gras sont de mon fait.
Libellés : ésotérisme, sectes, télévision
8 Comments:
Allez... en route pour Sirius !
By Unknown, at 5:05 AM
Bonjour,
Pourriez-vous en dire un peu plus sur la "théorie de l’innocuité des sectes" ? Je n’en ai jamais entendu parler. J’ai bien entendu des gens mettre en doute la pertinence de l’idéologie dite "anti-sectes", laquelle veut que les "sectes" soient dangereuses "par définition", mais guère de gens sensés défendre l’idée que les "sectes" soient tout aussi "par définition" parfaitement inoffensives. Sachant que nul n’ignore qu’un mouvement religieux, grand ou petit, est capable du pire comme du meilleur, la "théorie de l’innocuité des sectes", comme vous l’appelez, ainsi que son contraire, ne peuvent être défendues que par des gens peu sérieux. Raison pour laquelle j’aimerais bien en savoir un peu plus sur cette « théorie ». Merci et bien à vous.
By Anonyme, at 6:24 AM
"Cet aveuglement n'est pas sans conséquence sur la perception du fait sectaire en France." dites-vous. Il ne faudrait pas oublier également l'influence qu'ont l'UNADFI et consorts sur la "perception du fait sectaire en France", n'est-il pas? En comparaison de celle-ci, l'influence que vous prêtez à l' "aveuglement" de certains sur le dossier de l'OTS et sur d'autres dossiers aussi épineux n'est qu'une goutte d'eau dans l'océan. Mais je ne sais pas pourquoi, peut-être est-ce que je m'abuse, mon impression est que la perception du "fait sectaire" que distille les promoteurs de l' "anti-sectarisme" vous va mieux que celle qui aurait l'outrecuidance de donner à penser aux Français que "les sectes ne sont pas si dangereuses" qu'on pourrait le croire, ou du moins que le "danger" qu'on leur prête n'a que rarement conduit à de telles exactions. Cette impression me vient peut-être du fait que vous utilisez fréquemment le genre d'expression très en vogue dans ces milieux militants, et que comme eux, vous ne l'assortez jamais du moindre commentaire qui pourrait lui donner un minimum de précision et de crédibilité, à part pour vous arrêter sur quelques cas particuliers, et de conclure à la suite de ceux-ci qu'il y a là la "responsabilité des sectes" tout entières. Je pense notamment à l'expression "fait sectaire" que vous utilisez ici, où les "sectes" sont évoquées comme formant un tout homogène, mais surtout à l'idée du "phénomène sectaire" et à la possibilité de le "nier", une expression qui imprime l'idée de "vague", voire de "tsunami", lequel serait aussi violent que soudain (sans oublier l'usage du mot "secte" sans guillemets; comme si former une "secte" relevait d'une évidence objective que chacun pourrait observer et reconnaître comme telle. Pour ma part, lorsque j'utilise le mot "secte" dans le contexte polémique qu'on lui connaît, je pense aux plus de 150 appellations que l'UNADFI vilipende en leur réservant ce vocable injurieux, et qu'en 1995 elle a soufflé à la commission parlementaire auteur de la première liste "officielle" des "sectes" en France). Un "phénomène sectaire" que l'on retrouve dans d'autres de vos articles, mais toujours sans précision. Ainsi, selon ces termes mis à la mode dans les milieux "anti-sectes", les "sectes" formeraient un ensemble criminel axé sur la "manipulation mentale" et l' "escroquerie", comme le rappelle d'ailleurs sans se lasser cette charmante nullité, excusez-moi du terme, qu'est Mr Cossu, et récemment encore dans une petite interview accordée au Nouvel Observateur. A moins que je ne m'abuse, mais n'est-ce pas là la perception du "fait sectaire" que vous semblez regretter que d'aucuns puissent nier, et que vous caricaturez en parlant de la "théorie de l'innocuité des sectes"? Plus intéressant encore, l'adjectif "dangereux" que vous utilisez et qui serait la caractéristique première des "sectes" selon l'UNADFI et le bon Mr Cossu. Une "dangerosité" liée au "phénomène sectaire" crie-t-on à qui veut bien l'entendre mais sans qu'on nous dise jamais en quoi un tel critère, par définition a priori, devrait nous obliger à faire de la "secte" l'objet d'une politique publique. Je note également que cette définition de la "secte" axée sur la "dangerosité" ("secte = danger" peut-on lire sur le site de Mr Cossu) est en contradiction avec votre propre définition de la "secte", puisque l'une pose le caractère nuisible de ces dernières comme un élément a posteriori, par le fait d'avoir commis "en tant qu'auteur ou complice" des actes délictueux, tandis que l'autre le fait a priori, en considérant la "secte" comme un danger permanent, même pour "celles" (précisons: même pour les mouvements qualifiés de "sectes"...) n'ayant jamais commis le moindre délit, faisant des méfaits réputés avoir eu pour acteurs les membres d'une "secte" des éléments à charge contre les autres "sectes", et d'empaqueter le tout dans une politique dite de "prévention". C'est là le sens d'un article d'un fameux "anti-sectes", Mr Gonnet, lequel, sous couvert de "prévention" dit-il, défend becs et ongles la nécessité de dresser des listes de "sectes".
By Anonyme, at 4:33 AM
Une dernière remarque, que m'inspirent les propos tenus par Mr cossu dans le Nouvel Observateur. Il n'est pas évident que "le Vatican" (s'agit-il du Pape en personne, de la Curie romaine, de quelque particulière, de l'Opus Dei ou de quelque autre "secte" vaticane?) préfère la prolifération de la Scientologie et autres TJ à l' "athéisme" (l'Union soviétique a mis officiellement un terme à ses activités en 1991, vous l'ignoriez?). Mais il est un fait qu'à lire les propos de Mr Cossu, décoré pour son action de "prévention" face à la "menace sectaire", il n'est pas besoin d'être TJ pour se sentir visé. Je le cite, tellement ce qu'il affirme est ridicule: "Par exemple quelqu'un qui, du jour au lendemain ou presque, change sa façon de vivre, sa façon de s'exprimer ou sa façon de se présenter. Si cette personne est alors obnubilée par une idée fixe et qu'elle vous parle sans arrêt du même sujet, on peut se dire "attention, là, il y a quelque chose qui cloche".
Il y a un changement de comportement évident mais un changement de mode de vie aussi. Celui qui buvait va arrêter de boire, celui qui ne priait pas ne va plus faire que cela. Chez un proche, on voit assez vite si quelque chose ne tourne pas rond. Reste à savoir si la personne a changé d'elle-même ou si elle est influencée par une source extérieure. Ensuite, c'est de l'investigation. Si cette personne vous annonce qu'elle assiste à des réunions d'un certain type, il faut commencer à s'inquiéter."
("Des réunions d'un certain type", du style "troisième type"? Je ne savais pas que dans le milieu "anti-sectes" l'on avait également mis sur pied une "typologie" des réunions...) De tels propos révèlent clairement qu'au travers du concept de "secte" qui les mobilisent, c'est un degré d'immersion dans la foi que ces chevaliers du bien-prier combattent a priori, par principe, convaincus qu'ils sont que croire au-delà d'une certaine mesure (la leur?) le "danger" devient tel qu'on peut de fait le considérer comme un acte criminel déjà consommé. On nage ici en plein dans un procès d'intention généralisé, dès lors que le critère de la "dangerosité" a pris le pas sur celui de l'illégalité, mais pour eux qu'importe, puisque c'est ainsi qu'ils conçoivent leur travail de "prévention" contre les "sectes" et le "sectaire". A noter également, ce que vous ne mentionnez malheureusement pas, que les tenants de la lutte contre les "sectes", tout laïcs qu'ils puissent être, peuvent juger très utile de s'allier aux forces parmi les plus réactionnaires de l'Eglise, lorsque celles-ci adhèrent à leurs thèses et se proposent de les véhiculer; cela devient d'un coup des alliés, quitte à les lâcher le moment venu en les accusant à leur tour du délit de "secte". C'est ce que rappelle Massimo Introvigne (l'un des concepteur de la "théorie de l'innocuité des sectes"?) dans l'introduction de l'ouvrage: "Pour en finir avec les sectes".
By Anonyme, at 12:17 PM
Pascal,
Je vous remercie pour ces derniers commentaires, qui jettent sur votre personnage un prodigieux éclairage. Je ne résiste pas au plaisir de relever, pour le futur lecteur, les erreurs et mensonges éhontés qui parsèment vos ultimes interventions sur ce blogue.
Ainsi, vous me reprochez d'oublier « l'influence qu'ont l'UNADFI et consorts sur la "perception du fait sectaire en France"», ce qui est malhonnête de votre part car – et vous le savez – j'ai à plusieurs reprises, sur ce même blogue, exprimé des critiques à l'encontre de l'approche prônée par l'UNADFI et certaines associations homologues.
Vous me reprochez ensuite d'utiliser fréquemment des expressions telles que le fait sectaire « très en vogue dans ces milieux militants, et que comme eux, vous ne l'assortez jamais du moindre commentaire qui pourrait lui donner un minimum de précision et de crédibilité». Ce n'est ni plus ni moins de votre part que du négationnisme ! Je fais au contraire très attention à ne pas tomber dans ces ornières et prends soin de préciser systématiquement lorsque je parle du phénomène des sectes nocives, par opposition au phénomène des sectes en général.
Vous écrivez ensuite : « l'expression "fait sectaire" que vous utilisez ici, où les "sectes" sont évoquées comme formant un tout homogène, mais surtout à l'idée du "phénomène sectaire" (…), une expression qui imprime l'idée de "vague", voire de "tsunami", lequel serait aussi violent que soudain ». C'est de la mauvaise foi caractérisée : je vous mets au défi de me montrer à quel endroit j'ai écrit que les sectes constituaient un problème de société d'une telle envergure !
Vous poursuivez : « je pense aux plus de 150 appellations que l'UNADFI vilipende en leur réservant ce vocable injurieux [de secte], et qu'en 1995 elle a soufflé à la commission parlementaire auteur de la première liste "officielle" des "sectes" en France).». Bel exemple de votre ignorance crasse du sujet: ces plus de 150 (173, pour être exact) dénominations n'ont pas été soufflées à la commission parlementaire par l'UNADFI, mais par la DCRG : relisez le rapport Les sectes en France, c'est écrit noir sur blanc pages 13, 15 et 16. Mais peut-être allez-vous me répliquer que l'UNADFI fait dire ce qu'elle veut aux RG ? C'est bien connu : les associations loi 1901 contrôlent les services de renseignement…
Vous m'assimilez ensuite intégralement aux « milieux antisectes» et prétendez que, dans ce contexte, je considère que « les sectes formeraient un ensemble criminel axé sur la manipulation mentale (…) ». Ce disant, VOUS MENTEZ car, vous savez très bien (je vous l'ai expliqué en long et en large) que je m'oppose totalement au concept d'abus de sujétion tel qu'il a été introduit en droit français par la loi du 12 juin 2001.
Vous vous attardez ensuite sur « l'adjectif dangereux que vous utilisez et qui serait la caractéristique première des sectes (…) », prétendant ainsi que je considère « la secte comme un danger permanent même pour "celles" (…) n'ayant jamais commis le moindre délit » Là encore, VOUS MENTEZ: vous savez bien (je vous l'ai expliqué plusieurs fois aussi) que je ne m'intéresse qu'aux sectes nocives, à savoir celles qui ont déjà commis des infractions. Or, le propre des sectes nocives est d'être… dangereuses.
Vous poursuivez avec une saillie des plus risibles: lorsque j'explique que le danger du communisme pour le Vatican, c'est son athéisme, vous me rétorquez : « L'Union soviétique a mis officiellement un terme à ses activités en 1991, vous l'ignoriez ?». Allo, Pascal ? Y a quelqu'un au bout du fil ? La République populaire de Chine, le régime castriste, la Corée du Nord communiste,… existent encore, vous l'ignoriez ?
Vous continuez en assénant : « vous ne mentionnez malheureusemnent pas que les tenants de la lutte contre les sectes, tout laïcs qu'ils puissent être, peuvent juger très utile de s'allier aux forces parmi les plus réactionnaires de l'Eglise, lorsque celles-ci adhèrent à leurs thèses et se proposent de les véhiculer; cela devient d'un coup des alliés, quitte à les lâcher le moment venu en les accusant à leur tour du délit de "secte". C'est ce que rappelle Massimo Introvigne (…) dans l'introduction de l'ouvrage "Pour en finir avec les sectes".»
Cette sortie est rien moins que grotesque : on peut être laïc et avoir la foi. Ainsi, de nombreux membres de l'UNADFI n'ont pas besoin de s'allier avec l'Église catholique : ils en sont membres !!! L'argument conspirationniste (bien connu dans le landerneau prosectaire) d'une UNADFI toute puissante fait ici irruption dans toute sa splendeur : l'association loi 1901 parisienne aurait ainsi le pouvoir de faire et de défaire des courants de pensée ultra-catholiques ! Impressionnant ! Je ne mentionne jamais ce fait, dîtes-vous ? Effectivement : en général, les âneries, je n'en fais pas des arguments…
Est-ce d'ailleurs un hasard si vous finissez votre diatribe sur une citation de Massimo Introvigne (qui est, lui, un catholique ultra-conservateur) tirée de son manifeste du prosectarisme ? Est-ce un hasard si votre argumentation commence et finit dans un paquet de porridge prêt-à-penser dont vous n'avez jamais réussi à vous extraire ne serait-ce qu'un instant ?
Ce qui n'est en revanche pas le fruit du hasard, c'est que vous vous soyez finalement "mis à table" sur ce blogue, dévoilant ouvertement votre morgue et votre étroitesse d'esprit. Soyez sûr que je laisserai en ligne ces commentaires et que je ne me priverai pas pour y renvoyer toute personne qui souhaiterait en savoir davantage sur votre orientation idéologique.
En niant mon expérience universitaire et professionnelle en la matière, en faisant preuve d'une telle mauvaise foi, en mentant aussi ouvertement à mon propos, vous avez confondu la rubrique Commentaires de mon blogue avec le rayon Insultes. Comme preuve d'intelligence et de maturité, j'ai connu mieux...
Quant à votre ultime erreur sur ce blogue, je vous laisse le soin de la découvrir par vous-même d'ici quelques jours.
Vous avez joué. Vous avez perdu.
By daneel, at 12:35 AM
Good words.
By Anonyme, at 3:49 AM
Personnellement, pour y avoir été lorsque j'avais entre 10 et 13 ans (au temple solaire, plus exactement la fondation golden way de plan les ouates près de genève) je me permettrais de vous demander de bien vouloir vous questionner sur quelque chose d'insignifiant bien sur : où est passé l'oseille ? où est la tonne de fric accumulé ? dilapidée ?
Je me rappelle quand, avec mon petit frère, je leur volais de l'argent à ces enculés qu'ils avaient de gros moyens. Quoi de plus normal me direz-vous car les membres n'étaient pas recrutés pour leur indigence en général (il y a des exceptions mais comme on dit elles confirment la règle)
D'autre part pour avoir du coup connu Jouret et Di Mambro sachez que les papiers de chez pasqua c'est pas que des conneries de journalistes.
Bref.... de toutes manière je perds mon temps sur ce blog
By Arno, at 9:47 AM
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By Anonyme, at 12:31 PM
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