L'éternel retour du samouraï aux grandes oreilles
Il y a toujours quelque chose à célébrer, disait la publicité pour une boîte de chocolats. C'est tellement vrai. Ainsi l'annonce de la prochaine parution du tome 12 de la bande dessinée Usagi Yojimbo.
Allons bon ! Le voilà qui se met à la littérature enfantine… allez-vous penser en découvrant l'image ci-dessous. Et vous aurez raison… Mais à moitié seulement. Car la BD Usagi Yojimbo est le genre de création populaire qui paraît ne cibler que les enfants pour mieux fasciner les adultes.
Au même titre que Buffy contre les Vampires, qui comme chacun sait n'est qu'une « niaiserie pour adolescent décérébré» (TM - © - tous droits réservés). Sauf que, dans quinze ans, cet ex-adolescent décérébré, revoyant ce feuilleton à l'occasion d'une crise de maturité, va découvrir une tout autre série, un ensemble dramatique exceptionnel qui lui avait complètement échappé…
Usagi Yojimbo est de la même veine. La BD raconte les aventures d'un lapin rônin (?), un samouraï sans maître, au cœur d'une époque qui a tout du Japon féodal de l'ère Tokugawa (XVIIème-XIXème siècle).
Tout d'abord, une mise au point essentielle : l'auteur de cette bande dessinée, Stan Sakai, est Américain, de même que Fantagraphics Books, la maison d'édition de la version originale de l'œuvre. On considère donc généralement qu'il s'agit d'une BD américaine, un comic book. C'est à mon sens une belle erreur. Tout, dans Usagi Yojimbo, nous ramène au manga, la BD japonaise. Le sujet de l'œuvre et le monde dans lequel évolue notre héros aux grandes oreilles renvoient explicitement au Japon. Par ailleurs, Stan Sakai est né au Japon. On objectera alors que 1) il n'y a vécu que très peu de temps avant d'être élevé aux Etats-Unis et 2) un BDiste d'origine japonaise peut dessiner des histoires inspirés du Japon médiéval sans pour autant faire du manga. Qu'est-ce qui justifie donc cette appellation pour Usagi Yojimbo? Et est-ce vraiment important qu'il s'agisse d'un manga? Après tout, ce n'est jamais que de la BD…
Si vous le pensez, c'est que vous n'avez jamais ouvert un manga de votre vie. Je ne parle pas des manga pour enfants dont la qualité varie grandement selon les titres (il est clair que Yu-Gi-Oh et Bey Blade ne sont pas les meilleures séries pour se faire la main en la matière). En revanche, dès qu'on tombe dans le manga pour adolescents ou pour adultes, on se trouve plongé dans une expérience artistique majeure. Tout d'abord, graphiquement, les manga font montre d'une maîtrise impressionnante de la mise en case. Inspirée à la fois des arts graphiques modernes et de la mise en scène de cinéma (et pas seulement d'animation…), elle se révèle d'une redoutable efficacité tout en ne perdant jamais de vue son but premier : se mettre au service de l'histoire. Or, dans leur grande majorité, les BD japonaises font montre de qualités scénaristiques largement supérieures aux comic books. Seuls une poignée d'auteurs américains sont parvenus à atteindre ces sommets (Neil Gaiman, Alan Moore et, bien sûr, Frank Miller, pour ne citer que les plus célèbres). Et si l'on pousse cette comparaison des qualités dramatiques encore plus à l'Est, force est de constater que, à côté du manga, l'école franco-belge, c'est Sylvain et Sylvette …
Mais il y a dans le manga un aspect encore plus important que le scénario. Une BD japonaise qui se respecte révèle en effet des personnages d'une complexité fascinante Une dimension que bien peu d'auteurs de comic books ont intégrée (notamment Stan Lee et Frank Miller, encore) et qu'aucun BDiste franco-belge ne semble avoir seulement comprise.
Avec ses fabuleux personnages, Usagi Yojimbo ne déroge donc pas à la règle. Ce faisant, Stan Sakai se paie le luxe de viser (et d'atteindre) un public très jeune. Il met ainsi en scène des animaux anthropomorphes dessinés de façon simple mais splendide pour mieux attirer l'attention des petits lecteurs sur la complexité des sentiments humains et la pertinence de la philosophie des arts martiaux japonais. Il faut quand même le faire !
Stan Sakaï se révèle ainsi un artiste populaire et humaniste. C'est certainement ce qui lui vaudra du dessinateur William Stout d'être qualifié d'«Akira Kurosawa du comic book». Le compliment est d'autant plus mérité que Usagi Yojimbo est parsemé de référence à la culture populaire japonaise.
Ainsi, le lapin Miyamoto Usagi tire son nom et certaines de ses caractéristiques du samouraï Miyamoto Musashi (1584-1645) [1]. Sabreur de légende (on lui prête plus de 1000 duels victorieux), il est l'auteur du Traité des 5 roues. Ce classique des classiques de la littérature japonaise constitue un ouvrage de référence en matière de tactique martiale. Il inspirera par ailleurs aux hommes d'affaires nippons une approche contemporaine en matière de stratégie de management.
C'est à Yoshikawa Eiji que l'on doit la biographie de Musashi Miyamoto [2] intitulée Musashi (en édition française : La pierre et le sabre), véritable œuvre littéraire séminale. On en a tiré :
Mifune Toshiro tient ainsi le rôle-titre dans Yojimbo (1961) de Kurosawa : l'histoire d'un rônin, surnommé Sanjuro, qui prend la défense de villageois vivant sous le joug de deux clans de brigands antagonistes.
Pour sa part, le lapin samouraï de Usagi Yojimbo sera appelé plusieurs fois, au cours de ses pérégrinations, à défendre des villageois contre des hordes de brigands, de vils seigneurs, de ninjas,…
Le personnage de Sanjuro, toujours interprété par Mifune, est de retour devant la caméra de Kurosawa l'année suivante dans Sanjuro. Le rônin vient cette fois en aide à de jeunes samouraïs, qui ont trouvé refuge dans le pavillon où le vagabond a passé la nuit. Leur clan est menacé par un ambitieux et roublard seigneur voisin.
Parallèlement, dans Usagi Yojimbo - tome 1, le jeune seigneur Noriyuki, seul survivant de la famille qui règne sur son clan, trouve refuge dans le pavillon occupé par Usagi, lequel se retrouve rapidement assiégé par les hommes du vil seigneur Hikiji.
Comme on peut le constater ci-dessous, la comparaison entre les deux œuvres ne s'arrête pas à ce lapidaire synopsis.
Autre référence graphique criante de Stan Sakai à Kurosawa et Mifune : Le château de l'araignée(1957).
On en terminera avec Kurosawa par un clin d'œil à Après la pluie de Koizumi Takashi. Ce disciple et fidèle assistant-réalisateur de Kurosawa met en scène en 1999 le dernier scénario du maître. Ce film partage avec Usagi Yojimbo – tome 4 une scène de duel contre un lancier au cours de laquelle le rônin cherche à se faire engager au service d'un seigneur.
Notez le titre du chapitre...
Usagi Yojimbo se réfère à bien d'autres classiques de la culture populaire japonaise, notamment deux séries de manga des années 60-70, dont les adaptations cinématographiques connurent un énorme succès public au Japon.
Ainsi, l'un des personnages récurrents de Usagi Yojimbo est un cochon aveugle, recherché pour meurtres. Il est vrai que ce vagabond qui cherche seulement un endroit pour vivre en paix doit constamment se défendre contre des chasseurs de prime. Or, son bâton cache une lame de sabre qu'il manie avec une dextérité étonnante. Le cochon aveugle Zato-ino renvoie évidemment au masseur aveugle Zatoïchi, héros du manga homonyme de Hirata Hiroshi, d'après le conte de Shimozawa Kan. Zatoïchi a lui aussi connu pléthore de transpositions sur grand écran (près d'une trentaine). L'acteur qui l'a incarné le plus souvent est Katsu Shintarô. On signalera particulièrement Zatoïchi meets Yojimbo (1970) de Kihachi Okamoto, dans lequel Katsu croise le fer avec… Mifune Toshiro, lequel reprend pour l'occasion le rôle kurosawaïen de Sanjuro. Stan Sakai n'a pas pu résister au plaisir d'évoquer dans sa BD ce mythique cross-over cinématographique.
Enfin, Usagi Yojimbo nous renvoie à un autre classique incontournable du genre. Dans son tome 5, le samouraï aux grandes oreilles croise le chemin (et le fer) du bouc solitaire et de son petit. L'évocation du grandiose manga Lone Wolf and Cub (traduisez : le loup solitaire et son petit) est irrésistible. Œuvre du scénariste Koike Kazuo et du dessinateur Goseki Kojima, cette autre merveille du manga, a été récemment rééditée aux USA et en France.[4]
Lone Wolf and Cub est plus particulièrement connu des amateurs de cinéma populaire japonais par son adaptation au cinéma dans la série de films Baby Cart (traduisez : le chariot de bébé).
Véritable chef d'œuvre de la bande dessinée, Usagi Yojimbo est, on l'aura compris, un must pour tous les amateurs d'arts martiaux japonais. Ils trouveraient là d'ailleurs une occasion en or d'initier leurs enfants à la philosophie qui s'y rattache. Nul doute qu'ils se passionneraient immédiatement pour les aventures du samouraï aux grandes oreilles. J'en parle d'expérience.
Notes :
[1] Entre autres, alors que Musashi est engagé dans la bataille (historique) de Sekigahara, Usagi a combattu à la bataille de Adachigahara. Les deux personnages sont également tous deux les tenants d'une école d'escrime à deux sabres.
[2] On écrira de préférence Musashi Miyamoto au lieu de Miyamoto Musashi, la langue japonaise commençant l'énoncé des noms de personnes par le nom de famille, suivi du prénom.
[3] Il n'est ainsi pas anodin que le défunt maître du lapin samouraï était le seigneur Mifune.
[4] Les couvertures des différents volumes de cette nouvelle édition sont l'œuvre des dessinateurs américains Lynn Varley et… Frank Miller (encore et toujours).
Allons bon ! Le voilà qui se met à la littérature enfantine… allez-vous penser en découvrant l'image ci-dessous. Et vous aurez raison… Mais à moitié seulement. Car la BD Usagi Yojimbo est le genre de création populaire qui paraît ne cibler que les enfants pour mieux fasciner les adultes.
Au même titre que Buffy contre les Vampires, qui comme chacun sait n'est qu'une « niaiserie pour adolescent décérébré» (TM - © - tous droits réservés). Sauf que, dans quinze ans, cet ex-adolescent décérébré, revoyant ce feuilleton à l'occasion d'une crise de maturité, va découvrir une tout autre série, un ensemble dramatique exceptionnel qui lui avait complètement échappé…
Usagi Yojimbo est de la même veine. La BD raconte les aventures d'un lapin rônin (?), un samouraï sans maître, au cœur d'une époque qui a tout du Japon féodal de l'ère Tokugawa (XVIIème-XIXème siècle).
Tout d'abord, une mise au point essentielle : l'auteur de cette bande dessinée, Stan Sakai, est Américain, de même que Fantagraphics Books, la maison d'édition de la version originale de l'œuvre. On considère donc généralement qu'il s'agit d'une BD américaine, un comic book. C'est à mon sens une belle erreur. Tout, dans Usagi Yojimbo, nous ramène au manga, la BD japonaise. Le sujet de l'œuvre et le monde dans lequel évolue notre héros aux grandes oreilles renvoient explicitement au Japon. Par ailleurs, Stan Sakai est né au Japon. On objectera alors que 1) il n'y a vécu que très peu de temps avant d'être élevé aux Etats-Unis et 2) un BDiste d'origine japonaise peut dessiner des histoires inspirés du Japon médiéval sans pour autant faire du manga. Qu'est-ce qui justifie donc cette appellation pour Usagi Yojimbo? Et est-ce vraiment important qu'il s'agisse d'un manga? Après tout, ce n'est jamais que de la BD…
Si vous le pensez, c'est que vous n'avez jamais ouvert un manga de votre vie. Je ne parle pas des manga pour enfants dont la qualité varie grandement selon les titres (il est clair que Yu-Gi-Oh et Bey Blade ne sont pas les meilleures séries pour se faire la main en la matière). En revanche, dès qu'on tombe dans le manga pour adolescents ou pour adultes, on se trouve plongé dans une expérience artistique majeure. Tout d'abord, graphiquement, les manga font montre d'une maîtrise impressionnante de la mise en case. Inspirée à la fois des arts graphiques modernes et de la mise en scène de cinéma (et pas seulement d'animation…), elle se révèle d'une redoutable efficacité tout en ne perdant jamais de vue son but premier : se mettre au service de l'histoire. Or, dans leur grande majorité, les BD japonaises font montre de qualités scénaristiques largement supérieures aux comic books. Seuls une poignée d'auteurs américains sont parvenus à atteindre ces sommets (Neil Gaiman, Alan Moore et, bien sûr, Frank Miller, pour ne citer que les plus célèbres). Et si l'on pousse cette comparaison des qualités dramatiques encore plus à l'Est, force est de constater que, à côté du manga, l'école franco-belge, c'est Sylvain et Sylvette …
Mais il y a dans le manga un aspect encore plus important que le scénario. Une BD japonaise qui se respecte révèle en effet des personnages d'une complexité fascinante Une dimension que bien peu d'auteurs de comic books ont intégrée (notamment Stan Lee et Frank Miller, encore) et qu'aucun BDiste franco-belge ne semble avoir seulement comprise.
Avec ses fabuleux personnages, Usagi Yojimbo ne déroge donc pas à la règle. Ce faisant, Stan Sakai se paie le luxe de viser (et d'atteindre) un public très jeune. Il met ainsi en scène des animaux anthropomorphes dessinés de façon simple mais splendide pour mieux attirer l'attention des petits lecteurs sur la complexité des sentiments humains et la pertinence de la philosophie des arts martiaux japonais. Il faut quand même le faire !
Stan Sakaï se révèle ainsi un artiste populaire et humaniste. C'est certainement ce qui lui vaudra du dessinateur William Stout d'être qualifié d'«Akira Kurosawa du comic book». Le compliment est d'autant plus mérité que Usagi Yojimbo est parsemé de référence à la culture populaire japonaise.
Ainsi, le lapin Miyamoto Usagi tire son nom et certaines de ses caractéristiques du samouraï Miyamoto Musashi (1584-1645) [1]. Sabreur de légende (on lui prête plus de 1000 duels victorieux), il est l'auteur du Traité des 5 roues. Ce classique des classiques de la littérature japonaise constitue un ouvrage de référence en matière de tactique martiale. Il inspirera par ailleurs aux hommes d'affaires nippons une approche contemporaine en matière de stratégie de management.
C'est à Yoshikawa Eiji que l'on doit la biographie de Musashi Miyamoto [2] intitulée Musashi (en édition française : La pierre et le sabre), véritable œuvre littéraire séminale. On en a tiré :
- des manga, dont le ma-gis-tral Vagabond de Inoue Takehiko ,
- trois adaptations pour la télévision,
- mais surtout sept versions pour le cinéma (dont une de Mizoguchi Kenji).
La plus célèbre demeure toutefois le triptyque de Inagaki Hiroshi :
- Samurai Miyamoto Musashi (Miyamoto Musashi - 1954)
- Duel at Ichijoji Temple (Zoku Miyamoto Musashi: Ichijōji no kettō - 1955);
- Duel at Ganryu Island (Miyamoto Musashi kanketsuhen: kettō Ganryūjima - 1956).
Mifune Toshiro tient ainsi le rôle-titre dans Yojimbo (1961) de Kurosawa : l'histoire d'un rônin, surnommé Sanjuro, qui prend la défense de villageois vivant sous le joug de deux clans de brigands antagonistes.
Pour sa part, le lapin samouraï de Usagi Yojimbo sera appelé plusieurs fois, au cours de ses pérégrinations, à défendre des villageois contre des hordes de brigands, de vils seigneurs, de ninjas,…
Le personnage de Sanjuro, toujours interprété par Mifune, est de retour devant la caméra de Kurosawa l'année suivante dans Sanjuro. Le rônin vient cette fois en aide à de jeunes samouraïs, qui ont trouvé refuge dans le pavillon où le vagabond a passé la nuit. Leur clan est menacé par un ambitieux et roublard seigneur voisin.
Parallèlement, dans Usagi Yojimbo - tome 1, le jeune seigneur Noriyuki, seul survivant de la famille qui règne sur son clan, trouve refuge dans le pavillon occupé par Usagi, lequel se retrouve rapidement assiégé par les hommes du vil seigneur Hikiji.
Comme on peut le constater ci-dessous, la comparaison entre les deux œuvres ne s'arrête pas à ce lapidaire synopsis.
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Autre référence graphique criante de Stan Sakai à Kurosawa et Mifune : Le château de l'araignée(1957).
On en terminera avec Kurosawa par un clin d'œil à Après la pluie de Koizumi Takashi. Ce disciple et fidèle assistant-réalisateur de Kurosawa met en scène en 1999 le dernier scénario du maître. Ce film partage avec Usagi Yojimbo – tome 4 une scène de duel contre un lancier au cours de laquelle le rônin cherche à se faire engager au service d'un seigneur.
Notez le titre du chapitre...
Usagi Yojimbo se réfère à bien d'autres classiques de la culture populaire japonaise, notamment deux séries de manga des années 60-70, dont les adaptations cinématographiques connurent un énorme succès public au Japon.
Ainsi, l'un des personnages récurrents de Usagi Yojimbo est un cochon aveugle, recherché pour meurtres. Il est vrai que ce vagabond qui cherche seulement un endroit pour vivre en paix doit constamment se défendre contre des chasseurs de prime. Or, son bâton cache une lame de sabre qu'il manie avec une dextérité étonnante. Le cochon aveugle Zato-ino renvoie évidemment au masseur aveugle Zatoïchi, héros du manga homonyme de Hirata Hiroshi, d'après le conte de Shimozawa Kan. Zatoïchi a lui aussi connu pléthore de transpositions sur grand écran (près d'une trentaine). L'acteur qui l'a incarné le plus souvent est Katsu Shintarô. On signalera particulièrement Zatoïchi meets Yojimbo (1970) de Kihachi Okamoto, dans lequel Katsu croise le fer avec… Mifune Toshiro, lequel reprend pour l'occasion le rôle kurosawaïen de Sanjuro. Stan Sakai n'a pas pu résister au plaisir d'évoquer dans sa BD ce mythique cross-over cinématographique.
Enfin, Usagi Yojimbo nous renvoie à un autre classique incontournable du genre. Dans son tome 5, le samouraï aux grandes oreilles croise le chemin (et le fer) du bouc solitaire et de son petit. L'évocation du grandiose manga Lone Wolf and Cub (traduisez : le loup solitaire et son petit) est irrésistible. Œuvre du scénariste Koike Kazuo et du dessinateur Goseki Kojima, cette autre merveille du manga, a été récemment rééditée aux USA et en France.[4]
Lone Wolf and Cub est plus particulièrement connu des amateurs de cinéma populaire japonais par son adaptation au cinéma dans la série de films Baby Cart (traduisez : le chariot de bébé).
Véritable chef d'œuvre de la bande dessinée, Usagi Yojimbo est, on l'aura compris, un must pour tous les amateurs d'arts martiaux japonais. Ils trouveraient là d'ailleurs une occasion en or d'initier leurs enfants à la philosophie qui s'y rattache. Nul doute qu'ils se passionneraient immédiatement pour les aventures du samouraï aux grandes oreilles. J'en parle d'expérience.
Notes :
[1] Entre autres, alors que Musashi est engagé dans la bataille (historique) de Sekigahara, Usagi a combattu à la bataille de Adachigahara. Les deux personnages sont également tous deux les tenants d'une école d'escrime à deux sabres.
[2] On écrira de préférence Musashi Miyamoto au lieu de Miyamoto Musashi, la langue japonaise commençant l'énoncé des noms de personnes par le nom de famille, suivi du prénom.
[3] Il n'est ainsi pas anodin que le défunt maître du lapin samouraï était le seigneur Mifune.
[4] Les couvertures des différents volumes de cette nouvelle édition sont l'œuvre des dessinateurs américains Lynn Varley et… Frank Miller (encore et toujours).
Libellés : arts martiaux, manga
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