Chroniques trantoriennes

30 septembre 2006

Fusillade au Collège Dawson de Montréal - Modeste contribution au débat

Le 13 septembre dernier, vers 12 h 40, au centre ville de Montréal, une fusillade éclatait dans la cafétéria du Collège Dawson, le plus grand lycée anglophone du Québec. Un jeune homme de 25 ans, Kimveer Gill, porteur de trois armes à feu, tirait à plusieurs reprises sur des lycéens, tuant une élève et faisant vingt blessés. Des policiers qui se trouvaient dans les parages, dans le cadre d'une affaire de drogues, furent ainsi dépêchés très rapidement sur les lieux. L'un d'eux parvint, à l'aide de son pistolet, à atteindre l'agresseur au bras. Celui-ci retourna alors aussitôt une de ses armes sur lui et se suicida. On découvrit rapidement que le tueur tenait un blogue sur un site internet dédié au gothisme, sur lequel on pouvait implicitement comprendre que son mal-être allait déboucher sur un passage à l'acte tragique.

Cet événement a suscité, on s'en doute, un profond émoi au Québec, mais aussi au Canada. Le premier choc passé, certaines politiciens et médias ont rivalisé de poncifs pour dénoncer les coupables par procuration de cette tuerie : la mouvance gothique, Internet et le registre des armes à feu.

1- la mouvance gothique

Kimveer Gill tenait un blogue sur un site internet représentatif du mouvement gothique : vampirefreaks.com. Dans ce journal numérique, il étalait sa haine de la société et s'exhibait, en long manteau noir, avec ses armes à feu. Pour certains, à l'évidence, les vrais responsables étaient les gothiques. Nombre de médias semblent penser qu'esthétique et doctrine se confondent nécessairement. Erreur monumentale ou sensationnalisme volontairement peu scrupuleux ?

Kimveer Gill appréciait l'esthétique gothique et s'habillait en noir. Ses vêtements portaient des inscriptions du genre "Satan". Damn' ! La preuve est donc faite, il était gothique !!! Allons bon, comme tout serait simple au royaume des à-peu-près. Les gothiques s'habillent en noir, ça c'est vrai. Pour le reste... Ils ne sont pas des suppôts de Satan. Ils sont en majorité athées (voire agnostiques) et refusent la violence, précisément car elle ne résout pas les problèmes de la société-cause de leur désarroi.

Confondre Gothisme et satanisme relève d'une insondable bêtise : dans le genre, je vous invite à découvrir ce monceau d'âneries rédigé par la MIVILUDES, la très officielle mission interministérielle française de lutte contre les sectes.

En bref, on peut dire que Gill appréciait le spleen gothique car il critiquait la société. Mais les gothiques ne prennent pas les armes. Ce ne sont pas des révolutionnaires, ni des réactionnaires. Ce sont des néo-romantiques. Et Gill n'en était certainement pas un ! Lorsqu'il écrivait dans son blogue qu'il voulait «mourir comme Roméo et Juliette», faut-il y voir les mots d'un néo-romantique, donc d'un gothique ? Certainement pas. Car pour qu'il mourût en Roméo, encore aurait-il fallu qu'il eût une Juliette (et ce n'était pas le cas) ! C'est l'évidence même... Mais ça, personne ne semble l'avoir noté...

Oui mais, quand même, nous répond-on, il était gothique puisqu'il portait un long manteau noir. Et allons donc ! Il y a une explication prosaïque nettement plus plausible : l'image du long manteau noir et du fusil à la main sort évidemment tout droit du film Matrix. D'aucuns l'ont effectivement relevé. Et d'y voir une relation de cause à effet. Nouvel exemple de confusion esthétisme-doctrine.

En effet, Gill ne cherchait pas à se rejouer Matrix : dans ce film, Neo, le messie de l'univers virtuel, passe son temps à tuer des policiers. Kimveer Gill n'a jamais envisagé de tirer sur des policiers. Il a été établi qu'en arrivant au collège Dawson ce jour-là, il avait deux armes sur lui et tenait à la main un sac contenant une autre arme et des munitions. Or, juste avant d'entrer au collège, il avait remarqué des policiers à proximité. S'il avait été ce point influencé par Matrix, il aurait continué droit devant lui et aurait fait un carton sur eux. Au lieu de ça, il avait aussitôt abandonné son sac pour éviter de se faire repérer.

Autre preuve de cette superficialité : lorsque Gill exhibe sur son blogue des photos de lui et de ses armes, il porte certes son manteau noir, mais il est... en chaussettes !

Pourquoi est-ce important ? Parce que les photos sont prises chez lui, autrement dit chez ses parents, et là-bas, il n'avait apparemment pas le droit de mettre ses bottes à l'intérieur de la maison, parce que ça fait des saletés ! On a connu engagement plus sincère... Vous avez dit «superficiel» ?

Mais il y a encore mieux ! (si si) Les journaux mettent un point d'honneur à nous montrer une photo de Gill arborant fièrement sa coupe iroquoise. Et d'ajouter implicitement que cette coiffure est spécifique du mouvement punk, Or, les punks sont les précurseurs des gothiques. Donc Gill est bien gothique ! Wouah ! Puissante, la transitivité ! Bien venue au royaume du sophisme crétin et du syllogisme abscons.

Aucun (je dis bien aucun) journaliste ou spécialiste socio-psy patenté ne semble avoir vu d'où Gill-l'amateur d'armes à feu tirait sa coupe iroquoise, ses lunettes noires . Le syndrôme Travis Bickle, ça vous dit quelque chose ? Non ? Et ça, ça vous aide ?

Kimveer Gill sur son blogue


Travis Bickle (Robert de Niro)
dans Taxi Driver

Messieurs les journaleux et les universitaires, revoyez Taxi Driver et ça va vous sauter aux mirettes. Mais là encore cet emprunt de Gill au personnage interprété par De Niro est uniquement esthétique. Comme Bickle, Gill aimait se voir manier des armes. Bickle se regardait dans le miroir. Gill se photographiait.



Ils sont tous deux fascinés par les armes à feu et trouvent inconsciemment dommage de ne pas s'en servir. Il faut donc trouver une occasion de le faire. Mais là s'arrête la comparaison car les actes de Bickle ne correspondent absolument pas à ceux de Gill. Le premier se décide à buter un politicien qu'il considère comme pourri, voyant dans l'acte une façon d'atteindre la classe politique dans son ensemble. Mais Bickle n'est alors pas décidé à aller jusqu'au bout car, repéré par les services de sécurité, il renonce à son projet pour sauver sa peau.

Gill, lui, était déterminé à aller jusqu'au bout : il s'est tué avec son arme après avoir été seulement touché au bras par les policiers, preuve qu'il voulait se suicider par policiers interposés.

Oui mais, me répondrez-vous, à la fin de Taxi Driver, Bickle est décidé à aller jusqu'à sa propre mort pour sauver la fillette de son proxénète. Ben oui justement, pour sauver la fillette. Alors que Gill, lui, à Dawson, il a tué une fille !

Bref, si Gill avait été influencé par le propos de Taxi Driver, il n'y avait vraiment rien compris !

Évidemment, Gill a seulement récupéré l'esthétique de Taxi Driver, comme il l'a fait pour Matrix et le gothisme. Ces images ne sont qu'une surface, un vernis qui masque une raison plus profonde : un mal être qui, sans toutes ces influences, aurait trouvé un autre moyen de s'exprimer avec la même radicalité : Kimveer Gill serait tout de même passé à l'acte !

Alors de grâce, arrêtons de raconter des stupidités à longueur de colonnes ou de flashes d'info !

Mais ces considérations sociologiques à deux balles (pléonasme) ont également touché un autre sujet, sous la plume non plus d'un journaliste mais d'un universitaire.

2- Internet

Je tiens en effet à évoquer ensuite un article paru dans le quotidien québécois Le Devoir, dans son édition du 20 septembre. Intitulé Une violence purement insensée, il est l'oeuvre de Jacques Beauchemin, professeur de sociologie de l'Université du Québec à Montréal (UQAM). Encore un papier qui n'est pas fait pour me réconcilier avec la sociologie...

Si la psychanalyse a été l'escroquerie du XXème siècle (à égalité avec le communisme et les films de Peter Greenaway), la sociologie (en quelque sorte une psychanalyse de la société) pourrait bien être celle du XXIème. Car la sociologie ne fait que mettre des mots sur des "névroses" sociales, en espérant qu'il suffira d'en parler pour que les solutions jaillissent et s'appliquent comme par magie.

Et encore, si au moins elle mettait des mots justes sur ces "névroses" !

Mais ne nous plaignons pas : le texte de Beauchemin est intégralement compréhensible, sans l'aide d'un dictionnaire de socio. Rien que pour ça, l'article a le mérite d'exister. Pour le reste, c'est pas folichon.

Ça commence avec une phrase qui en dit long sur l'état d'esprit des sociologues :
Il me semble qu'il y a au coeur de cette démence un aspect qui résiste à l'analyse des traits de la personnalité tourmentée du tireur que nous ont proposée psychologues et psychiatres.

Autrement dit, il faut que je justifie mon existence (et ma chaire !) de sociologue et je me place d'emblée à égalité avec les psy pour ce qui est d'expliquer la tuerie. Fût-ce au prix d'une construction intellectuelle défaillante. De toute façon, je suis blindé : j'ai un titre de «professeur de sociologie à l'Université», qui oserait aller contre ça ?

Le texte continue avec cette facilité déconcertante qui sied au sociologue pour enfoncer les portes ouvertes :
Il y a dans la violence un espoir et, paradoxalement, les signes d'une appartenance au monde.

Bien vuuuu ! mais bon, soit dit en passant, j'ai jamais lu Bourdieu et pourtant, ça, j'avais déjà relevé, merci !

Puis, Beauchemin attaque dans le bois dur :
Ce qui est frappant dans certaines des nouvelles marginalités d'aujourd'hui, c'est le fait d'un messianisme qui ne cherche à convaincre personne d'autre que ses membres. (...) Cet étrange soliloque ne peut nous faire ignorer le rôle qu'y joue Internet. Dans le cas qui nous occupe, il contribue à créer, à travers les divers sites voués à la fascination de la mort et au culte de la finitude, une communauté de désespérés.

Car la sociologie, comme tout dogme, se doit de trouver des Satan, des ennemis de la société (j'allais dire des ennemis du peuple), concepts bien pratiques pour expliquer ce qui échappe à sa compréhension.

Voyons donc ce qu'il en est de l'ange déchu Internet. Selon Beauchemin, une tuerie comme celle de Dawson est due en bonne partie à l'existence de sites gothiques. Sans vampirefreaks.com, point de fusillade.

Le paragraphe le plus important de sa démonstration est celui-ci :
Or que procure une communauté à ses membres comme celle qui se cristallise dans les sites associés à la sous-culture «gothique» ? Une éthique (la société est non-sens), une esthétique (une iconographie de la mort) et les fondements de la légitimité de l'agir. Les gestes que commettent les individus trouvent toujours un sens par rapport à une communauté qui leur confère une légitimité. En rendant possible la fabrication de communautés virtuelles, Internet permet que se renforcent des comportements qui trouveront leur légitimité dans le fait d'être partagés par d'autres associés à une éthique similaire.

Sauf que... Si les sites en question partagent en effet une iconographie de la mort et l'idée que la société est un non-sens, ils ne partagent pas les fondements de la légitimité du passage à l'acte ! Les personnes fréquentant ces sites qui ont appuyé le geste de Kimveer Gill se comptent sur les doigts d'une main ! Au sein d'une communauté virtuelle de 600 000 personnes !

Par ce fabuleux tour de passe-passe, le sociologue veut nous faire croire que si on s'habille en noir, qu'on critique la société et qu'on se regroupe sur Internet, on va finir par tous se suicider par policier interposé. Pour lui, désespoir partagé = appel au meurtre implicite et auto-justifié. Ri-di-cu-le !

Comme si on avait attendu les blogues gothiques pour créer des communautés de désespérés ! Lorsqu'il écrit Roméo et Juliette, Shakespeare ne donne pas dans la science-fiction ! Il ne fait que rendre compte d'une réalité. Et aujourd'hui, Roméo et Juliette est disponible en intégralité sur Internet. Ah ben alors, c'est la faute à Internet si les jeunes se suicident depuis des siècles !

Plus près de nous, les pactes de suicide d'adolescents japonais exstent depuis des années, bien avant Internet. Mais aujourd'hui les candidats au suicide se rencontrent AUSSI via Internet. Ah ben, c'est la faute à Internet ! Et si les suicidés putatifs se rencontrent par les petites annonces, eh ben c'est la faute aux journaux !

Les gothiques sont des néo-romantiques. Doit-on s'étonner de trouver dans leurs rangs plus de candidats au suicide que dans d'autres franges de la population ? Certainement pas. Les gothiques sont jeunes, le plus souvent dans l'adolescence, période de la vie où toute leur conception de l'existence est radicalement chamboulée. Beaucoup sont mal dans leur peau. Beaucoup parlent suicide, mais bien peu passent à l'acte. Et ceux qui le font n'ont pas été poussés à le faire par les inscriptions morbides qui ornent les blogues sur fond noir ! On ne peut pas empêcher les adolescents d'être mal. C'est un phénomène physiologique. À part en les mettant sous thorazine pendant 10 ans. Et encore, Kimveer Gill, ado attardé, avait 25 ans...

Internet ne lui a servi qu'à afficher son desespoir, pas à l'alimenter. Il lui a donné une esthétique, mais certainement pas une justification. Heureusement, car il faudrait illico presto augmenter la capacité carcérale de 600 000 places !

Et s'il avait écrit tout ça sur un cahier anonyme affiché en dazibao dans une ruelle déserte, ç'aurait été la faute du dazibao ?

Mais le professeur de sociologie à l'Université n'est pas à une contradiction près :
En me connectant [aux communautés virtuelles], je fais l'expérience paradoxale d'une communication sans limites mais réduite en réalité au projet solitaire qui consiste à m'inventer un monde auquel je pourrais me sentir appartenir.

Ben oui, mais alors, si je crée mon propre monde virtuel (au sens d'imaginaire) au sein d'un projet solitaire, comment puis-je voir dans une communauté réelle une justification à mes actes dans ledit projet solitaire ? Soyons un peu logique...

Beauchemin aurait pu citer la tuerie de Medecine Hat, en Alberta : le tueur et sa petite amie se sont rencontrés sur Vampirefreaks.com. Ça fait donc 2 tueurs sur 600 000 personnes. Oui mais voilà, c'est bien en deça du taux de meurtriers dans la population globale. Si l'on peut dire que les gothiques sont des assassins potentiels, on peut aussi le dire de notre voisine de palier, de notre facteur ou de l'instituteur de nos enfants.

Mais Beauchemin gardait le meilleur pour la fin :
La violence pure est celle qui ne vise pas la société dans sa réalité politique. Pour elle, il n'y a ni histoire, ni projet, ni espoir. Elle exprime dans la fulgurance la solitude la plus absolue. Pour la première fois, peut-être sommes-nous fondés de dire de cette violence qu'elle est «insensée». Elle est, en tout cas, bien plus menaçante que celle que nous avons connue jusqu'ici.

Ah je reçois à l'instant des messages instantanés de l'au-delà : Staline, Hitler et Pol Pot sont aux anges (si j'ose dire) : ils remercient ce sociologue pour nous avoir expliquer très doctement que les dizaines de millions de morts que leurs idéologies ont causés sont en fait moins menaçants que le suicide d'un adolescent attardé qui tenait un blogue sur un site gothique. Vous avez dit «révisionnisme» ?

Mais là où la conclusion de Beauchemin touche au sublime de la bêtise, c'est lorsqu'il qualifie la violence de Gill d'«insensée», c'est à dire dépourvue de sens. Bref, il n'y a pas d'explication sociologique à l'acte de Kimveer Gill. Beauchemin a donc commencé son article en annonçant qu'il allait nous donner une clef que n'ont pas vue les psy, et il finit en nous disant qu'en fait, en sociologie, la tuerie n'a pas de sens !

Bref, le «professeur de sociologie à l'Université» nous a pondu un article qui, implicitement, ne sert à rien !

Eh, le sociologue ! Laisse-donc le psychologue et le psychiatre s'occuper de cette histoire. Eux, ils ont des hypothèses, des procédures, des thérapies. Elles ne sont pas forcément toujours adéquates, mais elles existent et peuvent évoluer au gré des découvertes. Et puis surtout, elles ne sont pas assujetties au dogmatisme et au brusque et injustifié changement régulier de paradigme qui fait vendre des livres au rayon sociologie.

Pour conclure, on peut donc dire que notre sociologue Beauchemin ne connaît rien au gothisme et rien à l'internet. Ah si, pour Internet, il a bien compris qu'il pouvait utiliser la Toile pour faire publier ces articles, pour faire circuler son nom sur les moteurs de recherches et pour ajouter une ligne à son CV. Oui, ça, il a bien compris...

Pour une approche très intéressante du cas Kimveer Gill, voyez l'article du psychiatre Pauline Gravel : La mort pour avoir accès à une vie meilleure (Le Devoir, édition du 15 septembre 2006). Comme quoi on peut très bien expliquer les choses sans recourir à la sociologie.


3 - le registre des armes à feu

Au Canada, le registre des armes à feu compile les identités de propriétaires d'armes à feu. Il est donc possible de tracer l'utilisateur d'une arme via l'identité répertoriée de son propriétaire déclaré. Le problème, c'est que ce système est lourd à gérer et extrêmement dispendieux. Depuis son arrivée au pouvoir, le gouvernement fédéral de Stephen Harper oeuvre pour le supprimer.

La raison n'est ni politique, ni économique, mais électoraliste. Le gouvernement conservateur de Harper est minoritaire et il a cruellement besoin de voix s'il ne veut pas être démis à la moindre anicroche politique. Il lui faut donc s'assurer un noyau dur de votants. Or, il se trouve que les populations rurales des provinces dites des Prairies (Alberta, Saskatchewan, Manitoba) conspuent le registre des armes à feu qui les contraint, les pauvres chéris, à déclarer leurs armes de chasse.

Qu'à cela ne tienne ! se dit le Parti conservateur, supprimons la déclaration des armes de chasse et récupérons dans notre escarcelle les bulletins de vote du lobby des chasseurs.

Les Français connaissent bien le problème : dans leur beau pays, seules les armes de chasse échappent à tout contrôle a priori. Mais il y a une bonne raison : elles ne sont pas mortelles, c'est bien connu. Il n'y a que des bons chasseurs et des mauvais chasseurs.

Mais là où le bât conservateur blesse, c'est lorsque le Premier ministre déclare solennellement que la tuerie du Collège Dawson est la preuve de l'inefficacité du registre des armes à feu. Et Harper d'expliquer que les trois armes de Kimveer Gill étaient dûment enregistrées mais que ça n'a pas empêché qu'il s'en serve et tue avec deux personnes (dont lui-même).

Il fallait oser balancer ça ! Une question, M. le Premier minstre : si Kimveer Gill était ressorti vivant du collège et s'était enfui, comment la police aurait-elle pu le retrouver ?... Comment ?... Plus fort, je ne vous entends pas bien. Vous dites ?... Et oui. Grâce au registre des armes à feu.

Bien sûr, le registre est cher et il n'est pas sans failles. 80 % des personnes tuées par arme à feu au Canada le sont par des armes non enregistrées. Et le contrôle de la psychologie du futur propriétaire d'une arme à autorisation restreinte est à l'évidence inefficace (Kimveer Gill en possédait une...). Est-ce une raison pour supprimer le registre et, comme veut le faire le gouvernement Harper, se consacrer à lutter contre l'importation illégale des armes ?

Non, évidemment. Car cela revient à abandonner le contrôle des armes déjà sur le territoire ou qui parviennent à franchir indûment la frontière.

Mais surtout, il faut constater que l'importation illégale concerne surtout des armes prohibées ou à autorisation restreinte au Canada. Cela laisse le champ libre aux armes de tir sportif et aux armes de chasse. Or, dans l'immense majorité des cas de violence avec arme à feu au Canada, c'est une arme de chasse qui est impliquée. Idem dans les cas de policiers mortellement atteints par balle.

2 lois canadiennes méritent d'être évoquées :
  • la C-17 (1991), qui rend plus rigoureux le processus de vérification des autorisation d'acquistion des armes à feu;
  • la C-68 (1995), qui exige le permis de détention d'armes et instaure le registre des armes à feu. Depuis cette mise en place, le taux d'homicide canadien a baissé de 30 %, et il est aujourd'hui 8 fois moindre que celui des USA, pays qui refuse tout contrôle étroit des armes à feu.
Quant au Québec, le nombre de décès par arme à feu est passé de 460 en 1990 à 206 en 2003.

Si la lutte contre l'importation illégale est une nécessité, le maintien du registre (notamment pour les armes de chasse) en est une autre. On ne supprimera pas comme ça les agressions des gangs de rues. Mais si on pouvait limiter leurs meurtres par arme à feu, ça vaudrait le coup. Si on pouvait aussi ne pas facliter la tâche du quidam qui prend sa famille en otage, ou du candidat au suicide qui souhaite marquer sa mort avec le sang d'autres victimes, ça serait encore mieux.

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21 septembre 2006

David Blaine : un mystificateur démystifié

David Blaine est un magicien américain d'une trentaine d'années. Sa renommée a certes traversé l'Atlantique nord mais pas la Manche, car il n'est connu du grand public européen qu'en Grande-Bretagne.

Ambitieux, il n'hésite pas à recourir à la compromission pour faire sa place dans le monde de la magie.

Contrairement à un autre de ses confrères qui a boosté sa carrière sur le Vieux Continent en créant la grande illusion dite du "mariage avec un top-model", David Blaine a accru sa notoriété en piochant des idées marketing chez Harry Houdini. Ce dernier s'était rendu mondialement célèbre, il y a près d'un siècle, par des exploits surmédiatisés (pour l'époque) où se mêlaient habilement grand spectacle, péripéties athlétiques et prestidigitation.

David Blaine a pourtant choisi d'oublier cette dernière caractéristique pour se faire un nom au plan international. Ses exploits, largement couverts par les journaux américains et anglais, n'ont en effet rien de magique. Qu'on en juge :
  • enfermé une semaine durant dans un cercueil en verre plongé au fond d’un aquarium géant creusé dans le sol;
  • allongé durant trois jours dans un gigantesque cube de glace de six tonnes;
  • resté debout, sans attache, 35 heures durant, au sommet d’une étroite colonne de plus de 30 mètres de haut, sans manger ni dormir;
  • isolé dans une boîte en plexiglas suspendue au-dessus de la Tamise pendant 44 jours, sans manger;
  • plongé dans un aquarium géant, durant une semaine conclue par une tentative manquée de record du monde d'apnée. Un récent article du Figaro évoquait d'ailleurs « le cascadeur américain, David Blaine ». Tout est dit.
Il est en effet fort regrettable que l'homme n'ait pas versé davantage dans l'escapologie façon Houdini, mais David Blaine en a-t-il l'étoffe ? Il semble surtout vouloir que l'on parle de lui sur le moyen terme, et pas seulement le temps d'une évasion. Alors, il imagine des défis susceptibles de lui assurer une couverture médiatique plusieurs jours durant.

Si les gens s'intéressent à ça et achètent les journaux pour voir les photos (généralement disponibles gratuitement sur Internet, mais bon...), après tout, grand bien leur fasse. Je ne trouve rien à redire.

En revanche, quand David Blaine verse dans la mauvaise foi en matière d'illusionnisme, j'estime que les bornes de l'escroquerie sont allègrement franchies.

On lui avait déja reproché, dès 2002, des shows télévisés au cours desquels il ne faisait rien pour démentir les super-pouvoirs que les spectateurs (et les présentateurs TV) lui prêtaient. Puis il s'était rapproché de Uri Geller, prétendant que ses torsions de cuillères et autres effets psi étaient réels.

Mais en 1997, sa mauvaise foi perçait déjà subtilement. Je viens en effet de tomber sur le DVD intitulé Street Magic, grâce auquel David Blaine s'est fait un nom dans le monde de la magie. Dans ce documentaire, filmé caméra à l'épaule, on suit Blaine dans les rues de plusieurs métropoles américaines, faisant aux passants des tours de prestidigitation. Jusque là, le spectacle est plutôt sympa. Les tours de cartes, de pièces, de cigarettes,... sont des classiques du répertoire, mais c'est fait de façon conviviale.

Là où tout part en vrille, c'est quand Blaine se met à entrecouper ses tours de cartes et de pièces avec une séance de lévitation : debout, sur le trottoir, de dos et à trois mètres de ses spectateurs improvisés, il s'élève d'environ 30 cm au-dessus du sol. C'est très impressionnant.


Lors du premier visionnage, je comprends le truc assez rapidement (il n'y a pas 36 façons de faire ça !) mais je me dis que, au niveau timing et placement, c'est sacrément balaise... Et puis, je découvre quelques rumeurs sur internet comme quoi le truc serait... truqué ! Je m'empresse de vérifier de visu. Et là, Bingo ! La rumeur est fondée ! Même le site levitation.org (qui vend des articles de magie) reconnaît explicitement dans le descriptif du DVD Street Magic :
The footage of David Blaine levitating several feet off the ground has its own explanations – and is not a marketed effect.

Autrement dit, vous ne pouvez pas acheter ce truc par internet comme vous achèteriez un DVD ou un jeu de cartes truquées. Et pour cause. Le matériel nécessaire ne tiendrait pas dans un paquet postal, loin s'en faut !

En fait, Blaine lévite bel et bien devant ses spectateurs, mais selon une technique très connue des magiciens (même amateurs). Elle est d'ailleurs aisée à mettre en oeuvre à l'improviste, sur un trottoir (en respectant un minimum de précautions pour ne pas éventer le truc) mais elle ne permet de s'élever que de 10 voire 12 cm au mieux. On le voit d'ailleurs réaliser cette mini-lévitation par deux fois dans le documentaire, comme ici :Alors comment expliquer ce que l'on voit clairement à l'écran : une super-lévitation de 30 cm, sans rien entre ses pieds et le sol ?

Simplissime : avec un système plus prosaïque et plus voyant pour le spectateur sur les lieux, Blaine peut aisément léviter le plus physiquement et naturellement du monde : un appareil avec câblage. Une retouche d'images en post-production et le tour est joué.

Mais alors, comment se fait-il que les spectateurs sur place (qui affichent des mines absolument déconfites devant l'exploit) n'aient pas vu un trucage aussi énorme ? Tout simplement parce que Blaine s'élève à l'aide de ce trucage après avoir effectué une mini-lévitation.

Eh oui ! Cette façon de filmer (genre documentaire tourné dans l'urgence, caméra à l'épaule) nous donne l'illusion (c'est le cas de le dire) que tout est tourné dans la continuité.

Mais ce n'est qu'une illusion. Si l'on regarde attentivement, on s'aperçoit que, juste avant la super-lévitation, il y a une coupe. En fait, au montage, on remplace la mini-lévitation (filmée en continu) par la super-lévitation (tournée plusieurs minutes après).

Mais on constate également que le plan rajouté au montage présente ce que l'on appelle des erreurs de continuité :
- l'angle de réalisation de la mini-lévitation est d'envion 135˚ (photo A);
- celui de la super-lévitation est de 180˚ (photo B);
- le placement des spectatrices sur la photo A ne correspond pas à celui que l'on observe sur la photo B : sur ce second cliché, les spectatrices sont plus loin, et la jeune femme brune au tee-shirt blanc et à la jupe bleue (en fait, un gilet bleu enroulé à la taille) devrait être à gauche de la caméra et pas à droite.

photo A :
photo B :
Conclusion : ce plan n'est pas raccord parce qu'il a été tourné après la mini-lévitation présentée aux trois spectatrices, une fois installé le mécanisme de lévitation.

Peut-être allez-vous me rétorquer : « Et alors ? C'est un magicien, il a forcément des trucs. C'est pas malin de les dévoiler, vous cassez la beauté, la poésie du moment. Vous n'êtes qu'un rabat-joie » et autres joyeusetés du même tonneau.

Je ne me considère pas comme un prestidigitateur amateur (je manque aujourd'hui cruellement d'entraînement), mais plutôt comme quelqu'un de magic-friendly. J'ai fréquemment énervé mon entourage en refusant obstinément de révéler les trucs des tours que j'exécutais. Idem devant une vidéo de David Copperfield, lorsque je réponds par un mutisme total à mes voisins de canapé qui me demandent obstinément : « Allez ! sois sympa ! Dis-moi comment il fait !»

Alors pourquoi je m'en prends au truc de David Blaine ? Parce que cette façon de faire est frauduleuse. Le film Street Magic est un documentaire sur la magie impromptue, celle que l'on peut faire comme ça, sur le pouce, dans un bar pour détourner les buveurs du match qui passe à la télé, au coin de la rue pour dérider un clochard ou pour amuser un instant une mère de famille éreintée qui trimballe son bambin en poussette.

L'objet initial du film est noble car la magie de rue l'est tout autant. Il vise à capter de manière fugace cet émerveillement du spectateur sur le trottoir, mais en le faisant partager aussi au vidéo-spectateur. Or, cet émerveillement n'est pas le même, car ces deux spectateurs ne voient absolument pas la même chose.

Tout d'abord, en abusant des gros plans, le cameraman fait perdre tout intérêt à la démarche, en gommant totalement la misdirection, essence même de la prestidigitation.

Mais surtout, en ajoutant de façon aussi grossière un effet que ne voit pas le spectateur de rue, on fait complètement disparaître la street magic. On se retrouve devant un film de fiction. Mais on nous le vend comme un exploit réel !

De la part d'un magicien professionnel, c'est une faute éthique colossale. Et je suis très étonné que dans le landerneau magic-friendly, cette fraude n'ait pas été plus largement dénoncée.

Il y a quelques années, David Copperfield, au faîte de sa gloire, avait essuyé une incroyable campagne de démystification. On ne comptait plus les articles et les reportages de professionnels qui critiquaient (voire révélaient) les grandes illusions de Copperfield. L'illusionniste avait-il fraudé à ce point ? Que nenni. Jamais Copperfield n'a présenté frauduleusement le moindre de ses tours. Il a mis du baume et des paillettes sur sa (pseudo-)vie amoureuse (Hey ! This is show business !) mais en ce qui concerne la magie, il a toujours conservé cette droiture qui n'a d'égal que son talent.

Alors pourquoi Copperfield a-t-il été conspué ? Voyons, réfléchissons... Beau, riche, célèbre, extrêmement talentueux, fiancé à un top-model... Non vraiment, je ne vois pas ce que l'on a bien pu lui envier.

À côté, David Blaine avec son jean, son tee-shirt, ses baskets usées et son jeu de cartes à la main dans les faubourgs de New-York, il est forcément plus recommandable, parce que plus humain. Ouais, à frauder comme ça sur une vidéo (bien) vendue dans le commerce, la preuve est faite qu'il est humain...

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16 septembre 2006

Surfer sur le bitume ?

Vous aimez le surf des neiges. Mais vous habitez San Francisco ou Montmartre et n'avez pas les moyens d'aller à Aspen ou Morzine.

Qu'à cela ne tienne. Mettez-vous au longboard.

Vous allez me répondre que ça n'a rien à voir parce qu'en skateboard, on ne peut pas carver (déraper ou freiner en faisant pression sur les quarts).

C'était vrai jusqu'à l'invention de la Freebord.

Basée sur un concept simple mais ingénieux, la Freebord permet de retrouver les sensations des pentes enneigées sur notre bon vieux bitume.

Voyez l'incroyable vidéo explicative sur le site freebord.fr.
Ça vaut le détour...

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12 septembre 2006

Quelques considérations sur l'affaire Getliffe

Depuis cinq mois, le landerneau anti-sectes français vibre au gré du feuilleton Nathalie Getliffe.

Bel exemple d'emballement de la machine médiatico-politico-diplomatique française, dès qu'on prononce le mot magique : secte.

Bel exemple d'effet-tunnel, également, car le problème est ailleurs, en amont, dans la tête d'une mère de famille...

Résumé des épisodes précédents : en 2001, une franco-canadienne, Nathalie Getliffe, accompagnée de ses deux enfants, quitte Vancouver et son ex-mari pour rejoindre la France. Petit détail : une décision de justice interdit ce déplacement des enfants. La femme est par la suite considérée comme ayant enlevé ses enfants et un mandat d'arrêt international est lancé contre elle (jusqu'en 2004). La garde et la tutelle des enfants sont judiciairement octroyées au père, le Canadien Scott Grant.

En 2006, Nathalie Getliffe a refait sa vie en Ardèche, avec ses trois enfants (entre-temps, sa famille s'est agrandie, par l'entremise de son nouveau compagnon).

En l'espace de cinq années, malgré l'acharnement de Scott Grant, malgré quelques décisions de justice supplémentaires intervenues au Canada mais aussi en France, rien n'a bougé d'un poil. Nathalie Getliffe coule donc des jours heureux, à l'ombre de l'inertie du système judiciaire français.

Le TGI de Privas (2004), la Cour d'appel de Nîmes (2004) et la Cour de Cassation (février 2006) l'ont en effet sommée de rendre les enfants. En vain.

«Tout est pour le mieux dans le meilleur des mondes possible.
- C'est vrai, dit Nathalie, mais il faut cultiver notre jardin.»

Car évidemment, l'histoire ne s'arrête pas là. Cinq ans après, alors qu'elle bénéficie d'une improbable immunité, qu'elle a mis entre elle et son ex-mari un continent et un océan, voilà notre Franco-Canadienne qui ne trouve rien de mieux à faire que de revenir au Canada.

Mais où au Canada ? Dans un village inuit, au fin fond du Nunavut, par-delà le cercle polaire arctique ? Dans les étendues désertiques du Labrador ? Sur le littoral de Nouvelle-Écosse ?
Non, rien de tout ça. Un endroit encore plus discret : l'Université de Vancouver !

Pourquoi revient-elle au Canada, de façon aussi voyante ? Pour sauver son ex-mari d'une mort atroce ? Pour obéir à un monstrueux chantage ? Pour désamorcer une bombe atomique dont le minuteur est crypté avec son code génétique ? Vous n'y êtes pas. C'est pour quelque chose de beaucoup plus important : soutenir une thèse de doctorat.

Selon le clan Getliffe, la jeune femme est venue signer un protocole d'accord sur les droits de visite avec son ex-mari. Si son ex-mari est le Machiavel que ses opposants décrivent, comment a-t-elle pu tomber dans cet odieux traquenard ? En fait, la soutenance de thèse est bien programmée le 12 avril 2006. Et la doctorante est arrêtée le 10, à sa descente d'avion. Faut-il y voir un complot des procureurs de la Couronne, comme le prétendent les partisans de Nathalie Getliffe ?

Résumons la situation : la jeune femme arrive en pays ennemi, sur les terres d'un ex-mari qui lui livre une guerre larvée par avocats et juges interposés. Et pas pour aller voir en catimini un obscur contact dans les quartiers mal famés de la ville. Non ! Pour aller publiquement faire la fière à l'université de Vancouver (principale université de la province) devant un jury d'universitaires, avec force publications officielles de ladite soutenance. Évidemment, le mari ne devait pas s'y attendre ! Tu penses, il n'a eu qu'à consulter régulièrement le site internet de l'université, à la page des soutenances de thèses...

Certes, rétorquerez-vous, mais cette thèse, peut-être revêtait-elle pour Mme Getliffe une importance capitale. Une question de vie ou de mort... Ou bien la seule soluton pour elle de décrocher un petit CES à la mairie de Privas...

Tu parles : elle enseignait l'anglais et les sciences du langage à l'Université et à l'École normale supérieure de Lyon !

Mais il y a encore plus intelligent. Si si, je vous assure : Nathalie Getliffe arrive à Vancouver enceinte de quatre mois et demi !

Pour les pro-Getliffe, le problème est clair : Scott Grant est un séide de l'Église du Christ International, une secte ! Bigre, le mot est lâché ! Et bien sûr, Mme Getliffe et son entourage jurent leurs grands dieux que la jeune mère est partie en 2001 pour mettre ses enfants à l'abri de l'influence de la secte. C'est évident... Sauf que, comme départ précipité (Nécessité fait loi et tout le tremblement), on a déjà vu mieux : Mme Getliffe a mis un an à se décider. Ça ne devait pas presser tant que ça !

Apparemment, tout cela n'est qu'un détail (un de plus !). Comme l'ont répété à l'envi les médias français (et pas des moindres !), l'Église du Christ est considérée en France comme une secte, alors qu'elle est légale au Canada. Cela signifie que l'Église du Christ est interdite en France. Petite précision, comme ça, en passant : c'est faux...

À en croire les cris d'orfraie des Ardéchois-Coeur fidèle, les méchants, dans l'histoire, ce sont les Canadiens :

1. le père qui commet l'épouvantable crime de vouloir récupérer ses enfants en vertu de plusieurs décisions de justice en France et au Canada;
2. les juges, qui n'ont rien compris au phénomène des sectes; qu'à cela ne tienne, les Français vont leur do
nner des leçons : c'est leur sport national. Les attaques des pro-Getliffe contre la justice canadienne ne s'arrêtent pas là : les juges ont en effet monstrueusement refusé de placer la Franco-Canadienne en liberté conditionnelle.

Soyons un peu raisonnables : au vu de la fuite de Mme Getliffe hors du Canada en 2001 et de l'efficacité subséquente de la justice française à cet égard, faut-il vraiment s'étonner que les juges canadiens lui aient refusé une telle issue (de secours) ?

Qu'à cela ne tienne, la diplomatie française s'en mêle. Et le Quai d'Orsay de sortir ses gros sabots pour demander un geste «humanitaire» (c'est le terme officiel employé) aux Affaires étrangères canadiennes : autrement dit, vos prisons sont des cloaques infâmes et vous y mettez une femme enceinte ! Une Française, qui plus est ! Comment osez-vous ?

Messieurs les donneurs de leçon, bienvenue dans la vraie vie ! Et surtout, retournez-vous un peu sur votre pays, la patrie des droits de l'homme : les femmes enceintes en prison, il y en a treize à la douzaine en France. Alors de grâce, arrêtez de jouer les vierges effarouchées !

Le ministre français de la Justice avoue lui-même que la situation est juridiquement claire. Alors pourquoi friser l'incident diplomatique ?

À moins que... J'ose à peine émettre l'hypothèse tellement c'est énorme... À moins, sussurais-je, que le fait que le Ministre Douste-Blazy soit encarté UDF, comme le compagnon ardéchois de Mme Getliffe... Mais non, je ne peux y croire... Les hommes politiques français sont au-dessus de ça...

Par compassion, je ne m'étendrai pas sur la pitoyable candidature de Mme Getliffe aux élections présidentielles de 2007, annoncée depuis sa prison britanno-colombienne. Ça fait sérieux ! Idem sur son livre à paraître sur l'enfer dans les prisons canadiennes. Ne manquez pas, l'an prochain, son second roman : Mon calvaire dans la fil d'attente du boulanger de Satillieu.

On peut bien agiter des épouvantails. Et il est vrai que :

1. L'Église du Christ n'est certainement pas un endroit où j'irais passer mes vacances, et à part mon pire ennemi, je n'y enverrai jamais personne;
2. Le père des deux enfants me paraît franc comme un âne qui recule.

Mais...

Il me semble que, avant de tirer sur tout ce qui porte l'AOC «secte selon le rapport parlementaire de 1996», il serait peut-être utile d'utiliser ses fonctions cérébrales.

Juste un peu. Cela suffira en l'espèce : l'expression «se jeter bêtement dans la gueule du loup» semble avoir été inventée pour Nathalie Getliffe. Tout cela serait à se tordre de rire si le sort de trois enfants (dont un à naître) n'était en jeu. Bravo Maman ! Et félicitations à tes amis pour avoir si bien rejeter la faute sur ces méchants-méchants Canadiens. Et merci encore à nos politiciens d'être si promptement tombés dans le panneau.

Grand concours Le Dauphiné Libéré :
Le gagnant se verra offrir un séjour de 6 mois à la Prison des Baumettes (comme ça, juste pour voir si l'herbe est plus verte ici).

Question 1 : donner une estimation du QI de Nathalie Getliffe (à 1/2 pt près). Pour vous aider, n'hésitez pas à lire et relire encore les premiers paragraphes du présent article.

Question 2 : À quelle distance de Satillieu (village ardéchois célèbre pour ses notables outrés) se trouve le palais de justice de Vancouver (à 1000 km près) ?

Question subsidiaire : Combien d'années (à six mois près) mettra la MIVILUDES pour publier un article consacré à l'Église du Christ et répondre à l'actualité ?

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11 septembre 2006

Attention ! Série télé gravement addictive !

J'ai découvert très récemment la série Beautés désespérées.

En français de France : Desperate Housewives.

Je n'en attendais guère autre chose qu'une sitcom de luxe, énième satire de la suburban american way of life. Un prétexte dramatique usé jusqu'à la trame.


Quelle ne fut pas la gifle que je pris dès l'épisode-pilote !

Car si certaines séries TV savent s'imposer sur la durée, rarissimes sont celles qui vous happent littéralement en quelques minutes. Ce mélange de comédie, de drame, de policier, de chronique de moeurs sait maintenir une remarquable cohérence, à travers le portrait de quatre femmes au foyer, leur famille, leurs petits et gros secrets enfouis.

Il faut donc voir Desperate Housewives toutes affaires cessantes, mais seulement si vous disposez de l'intégrale des deux premières saisons. Dans le cas contraire, le sevrage sera brutal. On vous aura prévenus !

P.S.: Je viens de terminer la seconde saison et je confirme : le sevrage est brutal.
Et Desperate Housewives se hisse dans mon Top 5 des meilleures séries.

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07 septembre 2006

Un article sur TheRaider.net

TheRaider.net, le site de référence sur la tétralogie Indiana Jones, publie depuis quelques jours un article (en anglais) que j'ai tiré de mon e-book consacré à Steven Spielberg.

Comme d'habitude, le site a mis les formes. Comme le prouve l'image de présentation qu'ils ont créée pour l'occasion.

(c) 2006 - TheRaider.net
Je suis ra-vi-vi !

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03 septembre 2006

Un éditeur de blog sous Firefox

Encore une fois, la communauté Mozilla nous en met plein la vue.

Performancing propose en effet une extension pour le navigateur Firefox qui permet de rédiger et publier sur son blog directement depuis ledit navigateur, sans se connecter au blogserver.


À essayer d'urgence.
À adopter dans les mêmes délais.

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01 septembre 2006

Mon e-book sur Steven Spielberg

Depuis fin juin, mon e-book consacré à Spielberg est disponible en ligne :


Fort de 430 pages et d'un millier d'images, il constitue l'aboutissement d'une étude plus succincte que j'avais rédigée il y a vingt ans.

Il est disponible en deux versions, au format pdf :
  1. dans sa version sans images, librement accessible;
  2. dans sa version intégrale, avec les images, accessible par mot de passe, qui vous parviendra par retour de courriel. Les copyrights ne me permettent pas en effet de reproduire ces clichés directement en ligne.

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