Fusillade au Collège Dawson de Montréal - Modeste contribution au débat
Cet événement a suscité, on s'en doute, un profond émoi au Québec, mais aussi au Canada. Le premier choc passé, certaines politiciens et médias ont rivalisé de poncifs pour dénoncer les coupables par procuration de cette tuerie : la mouvance gothique, Internet et le registre des armes à feu.
1- la mouvance gothique
Kimveer Gill tenait un blogue sur un site internet représentatif du mouvement gothique : vampirefreaks.com. Dans ce journal numérique, il étalait sa haine de la société et s'exhibait, en long manteau noir, avec ses armes à feu. Pour certains, à l'évidence, les vrais responsables étaient les gothiques. Nombre de médias semblent penser qu'esthétique et doctrine se confondent nécessairement. Erreur monumentale ou sensationnalisme volontairement peu scrupuleux ?
Kimveer Gill appréciait l'esthétique gothique et s'habillait en noir. Ses vêtements portaient des inscriptions du genre "Satan". Damn' ! La preuve est donc faite, il était gothique !!! Allons bon, comme tout serait simple au royaume des à-peu-près. Les gothiques s'habillent en noir, ça c'est vrai. Pour le reste... Ils ne sont pas des suppôts de Satan. Ils sont en majorité athées (voire agnostiques) et refusent la violence, précisément car elle ne résout pas les problèmes de la société-cause de leur désarroi.
Confondre Gothisme et satanisme relève d'une insondable bêtise : dans le genre, je vous invite à découvrir ce monceau d'âneries rédigé par la MIVILUDES, la très officielle mission interministérielle française de lutte contre les sectes.
En bref, on peut dire que Gill appréciait le spleen gothique car il critiquait la société. Mais les gothiques ne prennent pas les armes. Ce ne sont pas des révolutionnaires, ni des réactionnaires. Ce sont des néo-romantiques. Et Gill n'en était certainement pas un ! Lorsqu'il écrivait dans son blogue qu'il voulait «mourir comme Roméo et Juliette», faut-il y voir les mots d'un néo-romantique, donc d'un gothique ? Certainement pas. Car pour qu'il mourût en Roméo, encore aurait-il fallu qu'il eût une Juliette (et ce n'était pas le cas) ! C'est l'évidence même... Mais ça, personne ne semble l'avoir noté...
Oui mais, quand même, nous répond-on, il était gothique puisqu'il portait un long manteau noir. Et allons donc ! Il y a une explication prosaïque nettement plus plausible : l'image du long manteau noir et du fusil à la main sort évidemment tout droit du film Matrix. D'aucuns l'ont effectivement relevé. Et d'y voir une relation de cause à effet. Nouvel exemple de confusion esthétisme-doctrine.
En effet, Gill ne cherchait pas à se rejouer Matrix : dans ce film, Neo, le messie de l'univers virtuel, passe son temps à tuer des policiers. Kimveer Gill n'a jamais envisagé de tirer sur des policiers. Il a été établi qu'en arrivant au collège Dawson ce jour-là, il avait deux armes sur lui et tenait à la main un sac contenant une autre arme et des munitions. Or, juste avant d'entrer au collège, il avait remarqué des policiers à proximité. S'il avait été ce point influencé par Matrix, il aurait continué droit devant lui et aurait fait un carton sur eux. Au lieu de ça, il avait aussitôt abandonné son sac pour éviter de se faire repérer.
Autre preuve de cette superficialité : lorsque Gill exhibe sur son blogue des photos de lui et de ses armes, il porte certes son manteau noir, mais il est... en chaussettes !
Pourquoi est-ce important ? Parce que les photos sont prises chez lui, autrement dit chez ses parents, et là-bas, il n'avait apparemment pas le droit de mettre ses bottes à l'intérieur de la maison, parce que ça fait des saletés ! On a connu engagement plus sincère... Vous avez dit «superficiel» ?
Mais il y a encore mieux ! (si si) Les journaux mettent un point d'honneur à nous montrer une photo de Gill arborant fièrement sa coupe iroquoise. Et d'ajouter implicitement que cette coiffure est spécifique du mouvement punk, Or, les punks sont les précurseurs des gothiques. Donc Gill est bien gothique ! Wouah ! Puissante, la transitivité ! Bien venue au royaume du sophisme crétin et du syllogisme abscons.
Aucun (je dis bien aucun) journaliste ou spécialiste socio-psy patenté ne semble avoir vu d'où Gill-l'amateur d'armes à feu tirait sa coupe iroquoise, ses lunettes noires . Le syndrôme Travis Bickle, ça vous dit quelque chose ? Non ? Et ça, ça vous aide ?
Messieurs les journaleux et les universitaires,
Ils sont tous deux fascinés par les armes à feu et trouvent inconsciemment dommage de ne pas s'en servir. Il faut donc trouver une occasion de le faire. Mais là s'arrête la comparaison car les actes de Bickle ne correspondent absolument pas à ceux de Gill. Le premier se décide à buter un politicien qu'il considère comme pourri, voyant dans l'acte une façon d'atteindre la classe politique dans son ensemble. Mais Bickle n'est alors pas décidé à aller jusqu'au bout car, repéré par les services de sécurité, il renonce à son projet pour sauver sa peau.
Gill, lui, était déterminé à aller jusqu'au bout : il s'est tué avec son arme après avoir été seulement touché au bras par les policiers, preuve qu'il voulait se suicider par policiers interposés.
Oui mais, me répondrez-vous, à la fin de Taxi Driver, Bickle est décidé à aller jusqu'à sa propre mort pour sauver la fillette de son proxénète. Ben oui justement, pour sauver la fillette. Alors que Gill, lui, à Dawson, il a tué une fille !
Bref, si Gill avait été influencé par le propos de Taxi Driver, il n'y avait vraiment rien compris !
Évidemment, Gill a seulement récupéré l'esthétique de Taxi Driver, comme il l'a fait pour Matrix et le gothisme. Ces images ne sont qu'une surface, un vernis qui masque une raison plus profonde : un mal être qui, sans toutes ces influences, aurait trouvé un autre moyen de s'exprimer avec la même radicalité : Kimveer Gill serait tout de même passé à l'acte !
Alors de grâce, arrêtons de raconter des stupidités à longueur de colonnes ou de flashes d'info !
Mais ces considérations sociologiques à deux balles (pléonasme) ont également touché un autre sujet, sous la plume non plus d'un journaliste mais d'un universitaire.
2- Internet
Je tiens en effet à évoquer ensuite un article paru dans le quotidien québécois Le Devoir, dans son édition du 20 septembre. Intitulé Une violence purement insensée, il est l'oeuvre de Jacques Beauchemin, professeur de sociologie de l'Université du Québec à Montréal (UQAM). Encore un papier qui n'est pas fait pour me réconcilier avec la sociologie...
Si la psychanalyse a été l'escroquerie du XXème siècle (à égalité avec le communisme et les films de Peter Greenaway), la sociologie (en quelque sorte une psychanalyse de la société) pourrait bien être celle du XXIème. Car la sociologie ne fait que mettre des mots sur des "névroses" sociales, en espérant qu'il suffira d'en parler pour que les solutions jaillissent et s'appliquent comme par magie.
Et encore, si au moins elle mettait des mots justes sur ces "névroses" !
Mais ne nous plaignons pas : le texte de Beauchemin est intégralement compréhensible, sans l'aide d'un dictionnaire de socio. Rien que pour ça, l'article a le mérite d'exister. Pour le reste, c'est pas folichon.
Ça commence avec une phrase qui en dit long sur l'état d'esprit des sociologues :
Il me semble qu'il y a au coeur de cette démence un aspect qui résiste à l'analyse des traits de la personnalité tourmentée du tireur que nous ont proposée psychologues et psychiatres.
Autrement dit, il faut que je justifie mon existence (et ma chaire !) de sociologue et je me place d'emblée à égalité avec les psy pour ce qui est d'expliquer la tuerie. Fût-ce au prix d'une construction intellectuelle défaillante. De toute façon, je suis blindé : j'ai un titre de «professeur de sociologie à l'Université», qui oserait aller contre ça ?
Le texte continue avec cette facilité déconcertante qui sied au sociologue pour enfoncer les portes ouvertes :
Il y a dans la violence un espoir et, paradoxalement, les signes d'une appartenance au monde.
Bien vuuuu ! mais bon, soit dit en passant, j'ai jamais lu Bourdieu et pourtant, ça, j'avais déjà relevé, merci !
Puis, Beauchemin attaque dans le bois dur :
Ce qui est frappant dans certaines des nouvelles marginalités d'aujourd'hui, c'est le fait d'un messianisme qui ne cherche à convaincre personne d'autre que ses membres. (...) Cet étrange soliloque ne peut nous faire ignorer le rôle qu'y joue Internet. Dans le cas qui nous occupe, il contribue à créer, à travers les divers sites voués à la fascination de la mort et au culte de la finitude, une communauté de désespérés.
Car la sociologie, comme tout dogme, se doit de trouver des Satan, des ennemis de la société (j'allais dire des ennemis du peuple), concepts bien pratiques pour expliquer ce qui échappe à sa compréhension.
Voyons donc ce qu'il en est de l'ange déchu Internet. Selon Beauchemin, une tuerie comme celle de Dawson est due en bonne partie à l'existence de sites gothiques. Sans vampirefreaks.com, point de fusillade.
Le paragraphe le plus important de sa démonstration est celui-ci :
Or que procure une communauté à ses membres comme celle qui se cristallise dans les sites associés à la sous-culture «gothique» ? Une éthique (la société est non-sens), une esthétique (une iconographie de la mort) et les fondements de la légitimité de l'agir. Les gestes que commettent les individus trouvent toujours un sens par rapport à une communauté qui leur confère une légitimité. En rendant possible la fabrication de communautés virtuelles, Internet permet que se renforcent des comportements qui trouveront leur légitimité dans le fait d'être partagés par d'autres associés à une éthique similaire.
Sauf que... Si les sites en question partagent en effet une iconographie de la mort et l'idée que la société est un non-sens, ils ne partagent pas les fondements de la légitimité du passage à l'acte ! Les personnes fréquentant ces sites qui ont appuyé le geste de Kimveer Gill se comptent sur les doigts d'une main ! Au sein d'une communauté virtuelle de 600 000 personnes !
Par ce fabuleux tour de passe-passe, le sociologue veut nous faire croire que si on s'habille en noir, qu'on critique la société et qu'on se regroupe sur Internet, on va finir par tous se suicider par policier interposé. Pour lui, désespoir partagé = appel au meurtre implicite et auto-justifié. Ri-di-cu-le !
Comme si on avait attendu les blogues gothiques pour créer des communautés de désespérés ! Lorsqu'il écrit Roméo et Juliette, Shakespeare ne donne pas dans la science-fiction ! Il ne fait que rendre compte d'une réalité. Et aujourd'hui, Roméo et Juliette est disponible en intégralité sur Internet. Ah ben alors, c'est la faute à Internet si les jeunes se suicident depuis des siècles !
Plus près de nous, les pactes de suicide d'adolescents japonais exstent depuis des années, bien avant Internet. Mais aujourd'hui les candidats au suicide se rencontrent AUSSI via Internet. Ah ben, c'est la faute à Internet ! Et si les suicidés putatifs se rencontrent par les petites annonces, eh ben c'est la faute aux journaux !
Les gothiques sont des néo-romantiques. Doit-on s'étonner de trouver dans leurs rangs plus de candidats au suicide que dans d'autres franges de la population ? Certainement pas. Les gothiques sont jeunes, le plus souvent dans l'adolescence, période de la vie où toute leur conception de l'existence est radicalement chamboulée. Beaucoup sont mal dans leur peau. Beaucoup parlent suicide, mais bien peu passent à l'acte. Et ceux qui le font n'ont pas été poussés à le faire par les inscriptions morbides qui ornent les blogues sur fond noir ! On ne peut pas empêcher les adolescents d'être mal. C'est un phénomène physiologique. À part en les mettant sous thorazine pendant 10 ans. Et encore, Kimveer Gill, ado attardé, avait 25 ans...
Internet ne lui a servi qu'à afficher son desespoir, pas à l'alimenter. Il lui a donné une esthétique, mais certainement pas une justification. Heureusement, car il faudrait illico presto augmenter la capacité carcérale de 600 000 places !
Et s'il avait écrit tout ça sur un cahier anonyme affiché en dazibao dans une ruelle déserte, ç'aurait été la faute du dazibao ?
Mais le professeur de sociologie à l'Université n'est pas à une contradiction près :
En me connectant [aux communautés virtuelles], je fais l'expérience paradoxale d'une communication sans limites mais réduite en réalité au projet solitaire qui consiste à m'inventer un monde auquel je pourrais me sentir appartenir.
Ben oui, mais alors, si je crée mon propre monde virtuel (au sens d'imaginaire) au sein d'un projet solitaire, comment puis-je voir dans une communauté réelle une justification à mes actes dans ledit projet solitaire ? Soyons un peu logique...
Beauchemin aurait pu citer la tuerie de Medecine Hat, en Alberta : le tueur et sa petite amie se sont rencontrés sur Vampirefreaks.com. Ça fait donc 2 tueurs sur 600 000 personnes. Oui mais voilà, c'est bien en deça du taux de meurtriers dans la population globale. Si l'on peut dire que les gothiques sont des assassins potentiels, on peut aussi le dire de notre voisine de palier, de notre facteur ou de l'instituteur de nos enfants.
Mais Beauchemin gardait le meilleur pour la fin :
La violence pure est celle qui ne vise pas la société dans sa réalité politique. Pour elle, il n'y a ni histoire, ni projet, ni espoir. Elle exprime dans la fulgurance la solitude la plus absolue. Pour la première fois, peut-être sommes-nous fondés de dire de cette violence qu'elle est «insensée». Elle est, en tout cas, bien plus menaçante que celle que nous avons connue jusqu'ici.
Ah je reçois à l'instant des messages instantanés de l'au-delà : Staline, Hitler et Pol Pot sont aux anges (si j'ose dire) : ils remercient ce sociologue pour nous avoir expliquer très doctement que les dizaines de millions de morts que leurs idéologies ont causés sont en fait moins menaçants que le suicide d'un adolescent attardé qui tenait un blogue sur un site gothique. Vous avez dit «révisionnisme» ?
Mais là où la conclusion de Beauchemin touche au sublime de la bêtise, c'est lorsqu'il qualifie la violence de Gill d'«insensée», c'est à dire dépourvue de sens. Bref, il n'y a pas d'explication sociologique à l'acte de Kimveer Gill. Beauchemin a donc commencé son article en annonçant qu'il allait nous donner une clef que n'ont pas vue les psy, et il finit en nous disant qu'en fait, en sociologie, la tuerie n'a pas de sens !
Bref, le «professeur de sociologie à l'Université» nous a pondu un article qui, implicitement, ne sert à rien !
Eh, le sociologue ! Laisse-donc le psychologue et le psychiatre s'occuper de cette histoire. Eux, ils ont des hypothèses, des procédures, des thérapies. Elles ne sont pas forcément toujours adéquates, mais elles existent et peuvent évoluer au gré des découvertes. Et puis surtout, elles ne sont pas assujetties au dogmatisme et au brusque et injustifié changement régulier de paradigme qui fait vendre des livres au rayon sociologie.
Pour conclure, on peut donc dire que notre sociologue Beauchemin ne connaît rien au gothisme et rien à l'internet. Ah si, pour Internet, il a bien compris qu'il pouvait utiliser la Toile pour faire publier ces articles, pour faire circuler son nom sur les moteurs de recherches et pour ajouter une ligne à son CV. Oui, ça, il a bien compris...
Pour une approche très intéressante du cas Kimveer Gill, voyez l'article du psychiatre Pauline Gravel : La mort pour avoir accès à une vie meilleure (Le Devoir, édition du 15 septembre 2006). Comme quoi on peut très bien expliquer les choses sans recourir à la sociologie.
3 - le registre des armes à feu
Au Canada, le registre des armes à feu compile les identités de propriétaires d'armes à feu. Il est donc possible de tracer l'utilisateur d'une arme via l'identité répertoriée de son propriétaire déclaré. Le problème, c'est que ce système est lourd à gérer et extrêmement dispendieux. Depuis son arrivée au pouvoir, le gouvernement fédéral de Stephen Harper oeuvre pour le supprimer.
La raison n'est ni politique, ni économique, mais électoraliste. Le gouvernement conservateur de Harper est minoritaire et il a cruellement besoin de voix s'il ne veut pas être démis à la moindre anicroche politique. Il lui faut donc s'assurer un noyau dur de votants. Or, il se trouve que les populations rurales des provinces dites des Prairies (Alberta, Saskatchewan, Manitoba) conspuent le registre des armes à feu qui les contraint, les pauvres chéris, à déclarer leurs armes de chasse.
Qu'à cela ne tienne ! se dit le Parti conservateur, supprimons la déclaration des armes de chasse et récupérons dans notre escarcelle les bulletins de vote du lobby des chasseurs.
Les Français connaissent bien le problème : dans leur beau pays, seules les armes de chasse échappent à tout contrôle a priori. Mais il y a une bonne raison : elles ne sont pas mortelles, c'est bien connu. Il n'y a que des bons chasseurs et des mauvais chasseurs.
Mais là où le bât conservateur blesse, c'est lorsque le Premier ministre déclare solennellement que la tuerie du Collège Dawson est la preuve de l'inefficacité du registre des armes à feu. Et Harper d'expliquer que les trois armes de Kimveer Gill étaient dûment enregistrées mais que ça n'a pas empêché qu'il s'en serve et tue avec deux personnes (dont lui-même).
Il fallait oser balancer ça ! Une question, M. le Premier minstre : si Kimveer Gill était ressorti vivant du collège et s'était enfui, comment la police aurait-elle pu le retrouver ?... Comment ?... Plus fort, je ne vous entends pas bien. Vous dites ?... Et oui. Grâce au registre des armes à feu.
Bien sûr, le registre est cher et il n'est pas sans failles. 80 % des personnes tuées par arme à feu au Canada le sont par des armes non enregistrées. Et le contrôle de la psychologie du futur propriétaire d'une arme à autorisation restreinte est à l'évidence inefficace (Kimveer Gill en possédait une...). Est-ce une raison pour supprimer le registre et, comme veut le faire le gouvernement Harper, se consacrer à lutter contre l'importation illégale des armes ?
Non, évidemment. Car cela revient à abandonner le contrôle des armes déjà sur le territoire ou qui parviennent à franchir indûment la frontière.
Mais surtout, il faut constater que l'importation illégale concerne surtout des armes prohibées ou à autorisation restreinte au Canada. Cela laisse le champ libre aux armes de tir sportif et aux armes de chasse. Or, dans l'immense majorité des cas de violence avec arme à feu au Canada, c'est une arme de chasse qui est impliquée. Idem dans les cas de policiers mortellement atteints par balle.
2 lois canadiennes méritent d'être évoquées :
- la C-17 (1991), qui rend plus rigoureux le processus de vérification des autorisation d'acquistion des armes à feu;
- la C-68 (1995), qui exige le permis de détention d'armes et instaure le registre des armes à feu. Depuis cette mise en place, le taux d'homicide canadien a baissé de 30 %, et il est aujourd'hui 8 fois moindre que celui des USA, pays qui refuse tout contrôle étroit des armes à feu.
Si la lutte contre l'importation illégale est une nécessité, le maintien du registre (notamment pour les armes de chasse) en est une autre. On ne supprimera pas comme ça les agressions des gangs de rues. Mais si on pouvait limiter leurs meurtres par arme à feu, ça vaudrait le coup. Si on pouvait aussi ne pas facliter la tâche du quidam qui prend sa famille en otage, ou du candidat au suicide qui souhaite marquer sa mort avec le sang d'autres victimes, ça serait encore mieux.
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